Un troisième opérateur de train à grande vitesse sur les rails français ? Après Trenitalia, place à la compagnie espagnole Renfe qui a lancé lundi ses essais pour les lignes Barcelone-Lyon et Madrid-Marseille. Renfe, qui avait affiché depuis longtemps son intention d'arriver sur le marché français, constate que si la concurrence est bien ouverte, cela reste un parcours du combattant d'y parvenir. En cause : l'opérateur historique, la SNCF, qui ne facilite pas les choses.
Faire preuve d'obstination
La Renfe n'a pas été aidée par la crise sanitaire ni par les nombreuses étapes réglementaires à franchir. Sans jamais parler de bâtons dans les roues, Trenitalia, le premier concurrent arrivé en France, a souvent insisté sur l'obstination dont il a fallu faire preuve. Il y a certainement un peu de nostalgie du monopole chez certains cadres de l'opérateur historique, explique Gilles Dansart, directeur de Mobilettre. "La SNCF Réseau s'est mise en état d'accueillir de nouveaux entrants parce que les règles européennes l'imposent. En revanche, du côté des homologations matérielles, de petits détails relatifs à la sécurité, ce sera plus compliqué parce que ce sont de vieilles habitudes plutôt du côté de SNCF Voyageurs qui perdurent."
Même constat chez les jeunes entreprises qui se lancent dans le ferroviaire. La compagnie Le Train, qui veut proposer des liaisons régionales à grande vitesse, a regretté le temps perdu en voulant racheter des rames d'occasion à la SNCF. Les négociations sont toujours en cours, mais ce nouvel opérateur ne pourra vraisemblablement pas démarrer avant 2025.