Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce mercredi, il s'intéresse à l'innovation de la société BeeGuard, qui propose d'équiper des ruches de capteurs de température, de poids, et pour certaines, de caméras, tout ce bardas technologique permettant de mesurer très précisément l’activité des abeilles.
Ce mercredi matin, les abeilles se mettent à la 4G.
C’est l’idée de Christian Lubat qui a cofondé la société BeeGuard en 2016 à Labège, près de Toulouse, une start up qui propose d'équiper des ruches de capteurs de température, de poids, et pour certaines, de caméras, tout ce bardas technologique permettant de mesurer très précisément l’activité des abeilles.
Des ruches connectées pour surveiller les abeilles, on a compris le principe. Mais dans quel but ?
Disons que ces capteurs sont là pour amener de la précision dans les mesures, L’objectif, c’est de se servir de l’abeille comme un bio-indicateur de son environnement. Son pâté de maison à elle fait quand même 3 kilomètres de rayon autour de la ruche. Chaque abeille va se sustenter avec de l’eau, du nectar et du pollen. Elle va entrer et sortir 15 à 20 fois par jour pour butiner et effectuer ainsi des dizaines de milliers de prélèvements dans son environnement. Ces données sont envoyées plusieurs fois par jour en 4G, analysées sur un serveur et sont consultables sur Internet.
Environ 5.000 ruches BeeGuard ont été installées en France et en Europe.
Et l’intelligence artificielle joue aussi un rôle.
Inévitable intelligence artificielle. Il y a les capteurs, tout cela mesure en continu et en temps réel la température interne et les variations de poids de la ruche, liées à l’activité de butinage et à la production de miel. Et puis il y a les deux mini caméras pour enregistrer les entrées et sorties des abeilles. Trois ans de recherche, une cinquantaine de ruches en France et grâce à une intelligence artificielle embarquée, les images sont traitées et analysées pour compter les abeilles avec une marge d’erreur inférieure à 5 %. Et tout ça, sans déranger les abeilles. Faut-il encore rassembler et synthétiser toutes ces données. Voilà à quoi sert l’intelligence artificielle. Alors à quoi ça sert ? Les abeilles étant sensible à aux pollutions (qu’elle soit agricole, urbaine ou industrielle, elles vont donner une indication sur la qualité de l’environnement.
Et ça sert aussi aux agriculteurs.
Oui, par exemple la pollinisation menée de mains expertes par les abeilles est essentielle au développement des oléagineux. De fait, si les abeilles sont pas en forme, cela va jouer sur les rendements et la qualité des semences. Si les capteurs BeeGuard permettre de connaître en temps réel l’activité des colonies d’abeilles, il permet aussi de faire de s’adapter en cas de méforme : on va planter un certain type de végétaux pour les aider à polliniser par exemple et Beeguard de lutter au passage contre l’effondrement de la biodiversité.