Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce lundi, il s'intéresse à la soxiété Néolithe qui transforme les déchets non traités en cailloux.
Ce lundi matin, une société qui transforme les déchets en pierre.
L'entreprise s’appelle Néolithe ce qui est plutôt judicieux vu son activité. Créée en 2019, elle a levé il y a quelques semaines 80 millions d'euros grâce à son procédé pour le moins révolutionnaire cad transformer les déchets non traités en pierre, vous l’avez dit, 30 millions de tonnes pourraient être ainsi recyclées en cailloux. Un processus qui pourrait à terme éliminer 7 % des émissions totales de CO2 de la France puisque cette innovation séquestre plus de CO2 qu’elle n’en émet.
Comment ça marche ?
La start-up industrielle installée près d'Angers dans le Maine-et-Loire utilise un procédé appelé «fossilisation accélérée». Rien à voir avec la grotte de Lascaux, enfin quoique. D’abord cette technique de fossilisation accélérée traite des déchets industriels dits banals et ceux que l’on trouve dans la benne « tout-venant » des déchetteries. Du bois, du PVC, du textile, du placo, etc etc. Ensuite, ces déchets sont broyés. Tout ce qui est en fer est réduit en poudre et extraits. On y ajoute un liant minéral qui provoque une réaction chimique qui va solidifier le tout en cailloux. Il est là le secret de Néolithe, dans cette réaction chimique. Au bout de la chaîne, on finit avec des granulats de pierre appelés anthropocite. Là c’est vraiment Jurassic Park.
Et on peut en faire quoi de ces granulats de pierre ?
On peut réaliser des dalles ou des cheminements pour piétons. L’anthropocite peut être intégrer à hauteur de 20 % en remplacement du granulat classique dans
ce type de béton. Des études sont en cours pour passer au béton structurel, celui qu’on trouve dans les immeubles, ou encore pour servir de sous-couches routières. Là les tests sont plus longs puis l’utilisation est beaucoup plus exigeante en matière de résistance et de tolérance environnementale.
C’est un marché porteur ?
Le marché des granulats classiques, c’est près de 500 millions de tonnes consommées chaque année. C’est pas mal. Si l’anthropocite ne remplace à terme que 10% de ce total, on serait déjà à un niveau largement rentable. Néolithe, elle, est déjà lancée avec 200 salariés et un objectif : construire une première usine dans les Pays-de-la-Loire d’ici à 2025 avec une capacité de traitement de 100.000 tonnes de déchets par an.