Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce lundi, il s'intéresse au Repurposing qui consiste à créer de nouveaux traitements à partir de vieux médicaments.
Ce lundi matin, les vieux médicaments ont encore de l’avenir.
C’est ce qu’on appelle en anglais le Repurposing ou réaffectation de contenu. Avec le Repurposing, il s’agit de recycler un contenu existant en en changeant la forme ou le canal de diffusion ou tout simplement en le complétant.
Pour ce qui est des médicaments, il s’agit de créer de nouveaux traitements à partir de vieux médicaments.
Comment rend-on ces vieux médicaments innovants ?
Et bien par exemple en repositionnant, d'anciennes molécules tombées dans le domaine public en de nouveaux traitements pour d'autres pathologies. Voilà un cas concret de Repurposing. L’autre avantage à cette recherche, les nouveaux médicaments sont beaucoup moins coûteux à produire puisqu’ils ont déjà fait la preuve de leur innocuité. Ils sont déjà été testé pendant des décennies, pas besoin de réaliser des essais thérapeutiques à grande échelle. Il manque quand même une chose dans cette belle présentation : rapporter la preuve de son efficacité sur une nouvelle indication thérapeutique. Là, les tests peuvent être réalisés de manière moins massive.
Est-ce que cela peut répondre aux pénuries chroniques de médicaments ?
C’est aussi un avantage mis en avant par les défenseurs de ce redéploiement médicamenteux, ce repositionnement de molécules. Faire du neuf avec du vieux, ça va plus vite à produire, c’est moins cher. C’est ce qu’on appelle l’innovation durable et a existe déjà. Des médicaments fonctionnent déjà pour d’autres pathologies que celles pour lesquelles ils ont été créés à l’origine. On peut citer l’aspirine, c’est anti-inflammatoire, il a des propriétés antalgiques c’est à dire anti douleur, elle est utilisé depuis longtemps maintenant pour éviter les récidives d’infarctus du myocarde ou d’AVC, car l'aspirine fluidifie également le sang. Le thalidomide autrefois donné malheureusement contre les nausées des femmes enceintes puisqu’il a causé des malformations congénitales, cette molécule appartient désormais à la biotech américaine Celgene. Sur la base du thalidomide, elle a créée un nouveau médicament contre deux cancers : le myélome et le lymphome.Le thalidomid qui rapporte aujourd’hui des millions de dollars à son propriétaire.
Un acteur français du médicament tente d’imposer sa marque dans ce domaine.
Il s’agit de Galéon. En 2016, des professionnels français de la santé fondent ce groupement qui vise à exploiter les nouvelles technologies pour aider l’hôpital et les patients: intelligence artificielle, blockchain et j’en passe
Ils viennent de lancer une campagne de financement non lucratif. Il cherche 500 000 euros dans le but d’identifier de nouvelles applications thérapeutiques pour des médicaments existants qui ne sont plus sous licence d'exploitation. Et pour cela, et bien ils incitent tous les soignants, qui ont des intuitions documentées sur un médicament qui pourrait être repositionné, à soumettre leurs observations. A votre bon coeur.