Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce mercredi, il s'intéresse à une startup franco-marocaine qui s'est donné pour ambition de transformer le désert en sol fertile.
Ce mercredi matin, on plante des arbres dans le désert.
Et pour cela, je vous vais vous parler d’une startup franco-marocaine qui a décidé de se donner pour ambition de transformer le désert en sol fertile. La désertification est aujourd’hui une préoccupation pour de nombreux pays, on parle même d’un tiers de la surface terrestre menacée. La société Sand to Green ou du sable à la verdure en français souhaite créer une grande muraille verte contre ces déserts.
Comment compte-t-elle y arriver ?
Quatre principes pour arriver à ce qu’on peut quand même définir comme une utopie : agroforesterie, culture intercalaire, eau saumâtre et engrais vert. Agroforesterie, c’est une méthode qui intègre la culture d'arbres fruitiers et d'herbes aromatiques dans un seul espace à l’image des oasis par exemple, et ce mix est destiné booster la biodiversité et l'efficacité des ressources. La culture intercalaire, rien à voir avec nos classeurs de collégiens, c’est une technique qui permet de cultiver ensemble différentes espèces de plantes, en optimisant l'espace et surtout en augmentant la production. L'eau saumâtre, c’est tout simplement une ressource abondante dans les zones désertiques, surtout en zone côtières. Enfin l'« engrais vert », c’est pour régénérer les sols. En bonus, Sand to Green utilise des technologies solaires pour dessaler l’eau de mer afin de l'utiliser pour l'irrigation. Voilà pour la méthode.
Maintenant, la vraie question : est-ce que ça marche ?
Et bien oui. Sand to Green a réalisé un essai de cinq années sur une superficie de cinq hectares dans le sud du Maroc, et ils ont testé leurs quatre règles tout en cherchant à identifier la bonne variété de plantes pour identifier les adaptées à cet environnement. Le process est maintenant, si ce n’est maîtrisé, connu : il faut retourner la terre sur une faible profondeur pour l'aérer, puis réaliser une première culture de régénération afin de ramener de l'azote dans le sol, on met du compost ou du fumier et arrive la plantation proprement dites avec de nombreuses espèces végétales de tailles différentes. C’est comme un orchestre, il faut un peu de tout.
À l’origine du projet, on trouve une ingénieure marocaine diplômée d'AgroParisTech et deux français entrepreneur et ancien de Sciences Po Lille et AgroParisTech également qui se sont associé en 2022 pour monter ce projet un peu fou.
Et quel est le prochain objectif pour cette société ?
Le prochain objectif de Sand to green est d'étendre le projet à un site de 20 hectares, également dans le sud du Maroc. Des techniques que la société pourraient très vite exporter dans des pays comme la Mauritanie, le Sénégal, la Namibie, l'Egypte, voire dans certaines régions des États-Unis et sur la côte mexicaine. Le but avoué : reverdir 10.000 hectares de sols désertiques à l'horizon 2030.