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Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce lundi, il s'intéresse à la startup Sweetch Energy et à son innovation, l’INOD®, la Ionic Nano Osmotic Diffusion.

Ce lundi matin, on créé de l'électricité grâce aux estuaires.
Connaissez-vous l'énergie osmotique ? C’est une énergie produite  par la rencontre entre une eau salée et une eau douce, rencontres généralement visible à l’oeil nu du reste dans les deltas et les estuaires, lieux de croisement entre les rivières et l’eau de mer, une énergie osmotique qui permet de produire une électricité 100 % renouvelable, mais disponible de façon prévisible et permanente, ce qui n’est malheureusement pas encore le cas du solaire et de l’éolien pénalisés par une intermittence de leur production et un manque de capacités de stockage. On connaît le potentiel de l’énergie osmotique depuis pas loin de 70 ans, mais la startup rennaise Sweetch Energy tente de passer à l’échelle industrielle depuis 2017.
Quelle est son innovation ?
Elle a un petit nom : l’INOD®, la Ionic Nano Osmotic Diffusion. Protégée par huit familles de brevets quand même, avec l’aide du CNRS. Il s’agit d’un générateur qui voit passer l’eau douce et l’eau salée en son cœur, un cœur qui embarque un empilement de milliers de membranes, qui vont faire le tri entre les ions positifs ou que les négatifs, ce qui va de l’énergie ionique et bientôt de l’électricité. L’innovation, c’est cette membrane qui a nécessité énormément de recherche côté matériaux. Au départ, cela coûtait beaucoup trop cher, pas rentable, ce qui n’a pas démotivé les fondateurs de Sweetch Energy qui ont déniché un matériau biosourcé, issu de matière organique renouvelable et permettant de produire de l’électricité sans devoir la vendre au prix de l’or.  C’est ce nouveau matériau biologique qui a convaincu le gouvernement français et la Commission européenne de reconnaître le potentiel de l’énergie osmotique,
Est-ce que cette solution est déjà en application quelque part ?    
Pas tout à fait. Mais avec la récente levée de fonds de 25 millions d'euros, Sweetch Energy va déployer à grande échelle sa technologie pour la premiè!re fois, ce sera à Port-Saint-Louis-du-Rhône, le démonstrateur est en cours de construction et devrait entrer en service sous peu, trois millions d'euros d'investissement au total.  Le Rhône qui représenterait un gigantesque potentiel d’électricité peu carboné, environ un demi réacteur nucléaire. La station pilote produirait elle de l’électricité permanente pour 1,5 millions de personnes.
L'entreprise construit également une usine de 3.000 m2 à Rennes-La en Ille-et-Vilaine. Ouverture en 2025 afin de combler une ambition grandissante en France et également aux Etats-Unis.