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Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce mardi, il s'intéresse au programme d'Ubisoft, qui vise à recruter des personnes neuroatypiques.

Ce mardi matin, on parle de neurodiversité et de jeu vidéo.
Avant de parler neurodiversité, on va parler des personnes neuroatypiques, ces troubles qui vont du spectre de l'autisme aux troubles "Dys" avec la dyslexie ou la dyspraxie, le TDA/H, le Trouble du déficit de l'attention ou de l’hyperactivité et puis les hauts potentiels intellectuels ou HPI qui ont donné le titre à une série bien connue.
Est-ce qu’on a une idée de leur proportion dans la population ?  
Très difficile. Certaines études montrent que les neuro-atypiques représentent 5% de la population française, d’autres parlent de 10%, quand ce n’est pas 20. Pourquoi de tels écarts ? Parce que établir le diagnostic est très compliqué à mettre en place. Essayez par exemple de prendre un rendez-vous chez un orthophoniste pour votre enfant ou vous-même, bon courage pour l’attente. Quand ce n’est pas la honte qui fait que l’on cache ces troubles.
Il y a deux ans, une étude a été menée en Angleterre qui révélait que plus de 18% des développeurs de jeux vidéo s'auto-identifiaient comme des neuro-atypiques.
C’est ce qui a poussé le géant français du jeu vidéo, Ubisoft, à prendre le sujet à bras le corps.
Comment s’y prennent-ils ?  
Ils ont commencé il y a quatre ans à mettre à disposition de l'ensemble des 19 000 collaborateurs du groupe des ressources d'informations internes sur ces conditions neurologiques, et sur leurs manifestations au travail. Il compte aujourd'hui 550 membres, répartis dans 20 pays différents. Et chaque mois, il y a entre 20 à 30 nouveaux inscrits. Il y a également un support communautaire où on s’entraide entre personnes souffrant d’une même condition.
Quel est l’objectif de ce programme ?
Recruter. Le jeu vidéo est un secteur créatif en tension. Il a besoin de ces talents. Il a besoin que chacun puisse atteindre son plein potentiel au travail. Si j’évoque le TDA, le trouble de l'attention, et bien ce sont des personnes qui assurent le cas d’urgence. Ce sont aussi des gens passionnés, engagés, avec des capacités de concentration extrême quand le sujet les passionne.
Certaines personnes, pas toutes, qui sont sur le spectre de l'autisme, vont avoir une capacité à manipuler un nombre important de données. Les dys comme on les appelle, vont souvent avoir une capacité de visualisation 3D supérieure à la moyenne. Cela veut dire que parmi les artistes, vous allez retrouver une surreprésentation des profils dyslexiques.
La RH qui conçoit actuellement des programmes de formation pour les recruteurs et les managers avec des fiches pratiques. Ce n'est pas un cours de morale sur l’acceptation des autres, c’est comment on fait sur le terrain pour accueillir et attirer ces personnes ayant un trouble et surtout plein de super capacités.