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Gastronomie, loisirs... Chaque week-end à 6h38, Marion Sauveur et Vanessa Zha vous présentent un produit, un producteur et tous les bons plans pour re(découvrir) une région. Direction ce samedi dans le sud de la France à Marseille et dans le Massif central.

Direction le Sud ce matin, pour une balade dans le pays de Marcel Pagnol, à l’occasion de la sortie du film de Christophe Barratier le temps des secrets.

Absolument ! Et alors ,justement pour que le monde de Pagnol n’ait plus de secrets pour vous, Marseille vous a concocté deux belles expositions. La première a lieu à la Friche de Mai jusqu’au 5 juin : "Oh Marcel". Le but est de suivre tout le processus de fabrication du film : de l’écriture du scénario a l’étalonnage du film en passant par la création de la musique du film, le montage images, sons et même les effets spéciaux.

Des effets spéciaux chez Marcel Pagnol ?

Et bien ça ne tombe pas sous le sens en effet, mais ça s’imposait sur le plan historique car pour récréer la ville à quasiment à l'identique de ce que Marcel Pagnol a connu de son vivant. Et nous visiteurs, sans s’en apercevoir, on va pouvoir passer devant un fond vert et d’un seul coup se retrouver incrustés dans le décor du vieux port. Des surprises y en a d’autres mais il faudra aller à l'exposition pour les observer.

Et quelle est la 2eme exposition dont vous nous parliez ?

Une exposition autour de "Pagnol raconte Pagnol" et ça, c'est jusqu’au 18 septembre au Château de la Buzine que vous connaissez plus sous le nom du "Château de ma mère". Il voulait d’ailleurs en faire sa cité du cinéma. Et justement, le fil directeur a été l’aspect cinématographique de sa création, ses points de vue sur le passage à la couleur, le cinéma parlant et aussi, sur ses combats pour le rayonnement de la culture française. Plus pointu.

Vous avez d’autres suggestions sur le thème de Pagnol ?

Vous pouvez faire une randonnée : "le Temps des Secrets", les réservations sont ouvertes en ligne et à l'accueil de l'office du pays d’Aubagne. Office qui propose aussi un jeu de piste "Lili au pied du Garlaban". C’est un jeu pour s’approprier la nature. A vous de jouer à l’aide d’une carte et du carnet de notes de Mond des Parpaillouns. Vous partez ainsi arpenter la garrigue, les pinèdes, les oliveraies …découvrir les secrets des collines. Les réservations ouvrent ce mercredi.

Et votre adresse coup de cœur ?

Je vous propose une toute nouvelle Maison d'Hôtes éco-responsable : la Bastide Beaudinard à Aubagne. Une bastide du 15eme siècle avec 3 chambres et 2 suites. Vous trouverez ainsi : la suite Marcel Pagnol, la suite du Garlaban, L’atelier du potier, la campagne Langlade et Lou Cigaloun. Et petit plus : la propriétaire qui est aussi, guide conférencière, vous propose des visites guidées à pied ou en voiture pour découvrir SA Provence.

 

Marion Sauveur, avec vous direction le Massif du Mézenc entre les départements de la Haute-Loire et de l'Ardèche. 

Oui, je vous emmène découvrir une viande d’exception : le fin gras du Mézenc. C’est une viande de bœuf, l’une des quatre appellations d’origine protégée en viande bovine et qui est l’une des plus goûteuses produite en France par une poignée de producteurs. Une viande que l’on ne peut déguster que de février à juin. Et que l’on doit non pas à une race, mais au terroir et à une méthode d'élevage.

Dans la région, c’est une tradition qui remonte à plusieurs siècles comme me l’a expliqué l’un des éleveurs de bœufs fin gras du Mézenc, Nicolas Vernet : "C'est en fait une tradition ancestrale qui remonte du Moyen-âge : des Chartreux de Bonnefoy. Ils avaient "colonisés le pays" et on est les seuls coins du Massif central où l'Homme est resté sédentaire. Il y a des fermes dispersées jusqu'à parfois 1500 mètres d'altitude. Les gens restaient là avec leurs troupeaux, donc il fallait engranger du foin pour les 6-7 mois d'hiver . Et ce foin qui est naturel - il y a plus de 150 variétés différentes de plantes - s'est révélé excellent pour l'engraissement du bétail. Depuis la nuit des temps, le bœuf fin du Mézenc était réputé notamment pour Pâques. C'est le bœuf de Pâques en fait!"

Aujourd’hui on continue d'engraisser les bœufs avec du foin, de la même manière ? 

Oui, le système agro-pastoral reste le même. Ce ne sont que des génisses et des mâles castrés qui sont les heureux élus. Ils passent le printemps et l’été en pâturages. Élevés entre 2 et 3 ans. Les bêtes sont choyées, engraissées pendant 110 jours minimum avec le foin de ces prairies très riches. Ce sont, en quelques sortes, les rois et les reines du troupeau. 

Et cela donne une viande constellée de pointes de gras intramusculaires ce qui va lui apporter du goût et de la tendreté. Elle aura maturé au moins 10 jours mais certains affineurs proposent jusqu’à 2 mois de maturation ce qui donne une viande encore plus goûtue.

Comment on la cuisine cette viande ? 

L’un des plus beaux plats, c’est un pot-au-feu aussi surprenant que ce soit. La viande bien grasse donne un bouillon extrêmement savoureux. D’ailleurs, je vous conseille celui de la Maison Vernet. La femme de Nicolas Vernet, Céline, cuisine tous les vendredis soirs le pot-au-feu de bœuf fin gras. C’est à l'hôtel restaurant familial Le Beauséjour, situé au Béage en Ardèche, avec une magnifique vue sur la nature.

De mon côté, je vous conseille, si vous n’avez jamais goûté cette viande de commencer par une pièce à griller : une entrecôte. C’est comme ça que vous sentirez toutes ses saveurs. On commence par sortir du réfrigérateur le morceau une demi-heure avant pour qu’elle soit à température ambiante. Ensuite, on fait saisir la viande avec de la matière grasse dans une poêle très chaude. On retourne la viande. On sale et poivre en fin de cuisson et on sert avec des petits légumes poêlés. C’est parfait pour un samedi midi par exemple. 

Et si vous êtes de passage dans la région, aujourd’hui se tient la Foire grasse, au Béage, en Ardèche. Un concours agricole où seront élus les meilleurs spécimens inscrits dans l’appellation "fin gras du Mézenc". Et ça vaut le coup d'œil !