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Tous les samedis et dimanches, Vanessa Zhâ et Olivier Poels nous font découvrir quelques pépites du patrimoine français. Aujourd'hui, direction la Bretagne pour un voyage sur les terres morbihannaises, dans la baie de Quiberon.

On rêve de dépasser le kilomètre autorisé. On va rêver et préparer nos prochains week-end déconfinés, tout en découvrant les pépites de nos régions. Direction la Bretagne, ce matin.

Le Morbihan plus précisément, entre Vannes et Lorient, en Baie de Quiberon, à 10 km de Carnac. C'est un petit bout du monde, un dépaysement total, seul face à la nature. On en rêve de cette carte postale, je vous l’apporte sur un plateau. Enfin pas moi, c’est Laurence Roger de l’Office de la Baie de Quiberon plutôt : "C'est un petit îlot où on a une jolie maison avec des volets bleus, la maison de Nichtarguér, qu'on a envie de photographier, de peindre. Elle a été construite au 19e siècle et hébergeait le gardien des parcs ostréicoles."

C'est l'évasion garantie avec une vue pareille.

Mais je la vois cette image. On l’a vue placardée sur les murs du métro. Alors, c’est où précisément ?

C'est un coin ultra sauvage, sur la Ria d’Etel, une rivière qui va former une petite baie, une petite mer, parsemée d’ilots, de presqu’iles et de pointes. Des ilots qui invitent à la rêverie. Juste à coté, il y a l’ilot de Saint Cado, relié au continent par un pont en pierres. Là, on est dans la carte postale bretonne : l'église romane, les maisons de pêcheurs et ses légendes. Il y a un pont de pierre qui relit l'îlot au continent. Un pont qui a mis du temps à voir le jour, car il cédait toujours au gré des marées. Saint Cado a trouvé la solution : il a passé un pacte avec le diable. En échange d’une ame, le malin construirait le pont en une nuit. Ce qu’il a fait et Saint Cado fit passer un chant noir. Furieux le malin est parti. 

Il y a aussi de traces de l’Histoire dans ce coin du Morbihan, des chouans si je ne me trompe.

La Ria d’Etel, c’était la cache parfaite pour échapper aux Républicains en se faufilant dans les méandres, d’ilots en ilots. Entre autres, je vous conseille de faire le chemin de Cadoudal, du nom du général, chef de l’armée catholique et royale, qui y avait sa cache. On voit encore le talus avec de grandes pierres de taille qui forment l’entrée. Et si on veut remonter dans le temps, il y a aussi des sites de mégalithiques. 

Celui de Carnac n'est pas loin justement, il y en a d’autres ? 

Deux autres à vous conseiller, moins connus, entre mer et landes. Ils sont en cours d’inscription au Patrimoine mondiale de l’Unesco. Il faut se rendre compte qu'ils sont plus vieux que les Pyramides ou que le site de Stonehenge en Irlande : 2.000 ans de plus. Le premier, c'est le site de Kerzerho à Erdeven, un circuit des mégalithes. Et le second, c'est le site de Crucuno, pas loin de Plouharnel. On y voit un dolmen très impressionnant adossé à une maison et un quadrilatère de menhirs stupéfiant. Les diagonales correspondent pile-poil aux axes du lever et du coucher du soleil. On peut le voir à l'occasion des solstices d'été et d'hiver.

Et si on veut finir le périple sur ces terres légendaires, par une note spirituelle, je vous recommande de pousser les portes des deux abbayes de Kergonan. Une abbaye bénédictines d’un côté et celle des moines de l’autre. Si vous aimez les chants grégoriens, une bibliothèque abrite des partitions de chants qui ont entre 700 et 800 ans, ainsi que 10.000 livres anciens.

Un hébergement dans ce petit bout du monde breton ?

Le sémaphore d’Etel, au niveau de la dune, face à la Ria. Le lieu est insolite, puisqu'il n'y a rien !