Chaque dimanche, Vanessa Zha et Marion Sauveur nous emmènent en week-end gourmand et livrent leurs adresses coups de cœur.
C’est à la montagne, en Savoie, que vous nous emmenez les filles pour une nouvelle balade, toujours virtuelle, confinement oblige. C’est donc depuis notre canapé que l’on se pose sur le Lac du Bourget Vanessa.
Oui, sur le plus grand lac naturel de France : 18 km de long. Et pour faire un tour d’horizon, on se connecte sur le site Photoweb360.fr. On survole l’eau et les sommets, regardez bien, l’un d’entre eux a la forme d’une canine. C’est la Dent du chat.
La légende dit qu’un pêcheur avait fait le vœu de rejeter à l'eau le premier poisson qu'il attraperait, histoire de se porter chance. Il n’a pas tenu sa promesse et à la troisième prise, c’est un chat qu’il a pêché, un chat qui s’est transformé en monstre féroce, et a terrorisé tout le monde, jusqu'à ce que deux soldats le fasse tomber dans le lac. Mais une de ses canines est restée là-haut. Depuis, ce pic qui domine l’Abbaye de Hautecombe est donc appelée la Dent du Chat.
Et cette Abbaye d'Hautecombe, on peut aussi la découvrir, en attendant qu’elle rouvre, en se rendant sur On-Visite.com. C’est un bijou du patrimoine Cistercien mais c’est surtout LA nécropole des princes de Savoie. Une trentaine y sont inhumés.
Et si on envie de randonner après le confinement Vanessa, qu’est-ce que vous proposez ?
La Route des fromages de Savoie qui traverse les vallées de la Tarentaise et du Beaufortain. Vous montez dans les alpages, vous apprenez à fabriquer le fromage, vous le dégustez, et vous dormez même à la belle étoile. Et puis autre possibilité : le Parc National de la Vanoise, qui propose d’ailleurs une application "MonRDVnature", qui vous envoie des notifications sur la faune ou de flore, avec des anecdotes historiques et des conseils pratiques pour contribuer à la préservation des lieux.
Et si, pour finir, on allait faire un tour du coté de la Haute Savoie et du Mont-Blanc.
Allez, on rêve tous de grand air, donc on part faire l'ascension du Mont Blanc, par la voie royale, mais sans quitter notre fauteuil grâce à la visite virtuelle 360° (st-gervais.tartinvillephoto.com). Et on va même monter sur l’arête sommitale à 4808,72 mètres. Là on est seul au monde et on se ressource.
Une proposition d’hébergement post confinement ?
Les Cabanes du Mont-Blanc à Passy, des cabanes dans les arbres. Ca rouvre demain, les cabanes sont distantes les unes des autres et les petits déjeuners sont livrés en panier.
Marion Sauveur, quelle spécialité savoyarde nous proposez-vous de reproduire dans notre cuisine ?
Un gâteau aérien en bouche, très moelleux, avec une croûte craquante. Et léger en plus, puisqu’il ne contient pas de matière grasse. C’est le gâteau de Savoie. Il aurait été mis au point au XIVe siècle par un certain Pierre de Yenne, le pâtissier du comte de Savoie, à l’occasion de la venue de Charles IV de Luxembourg. On lui aurait commandé un gâteau léger comme une plume.
La légèreté, il va l’obtenir en battant les jaunes d’œufs et le sucre pendant très longtemps, mais aussi en montant en neige les blancs d’oeufs. Et en cuisant la préparation dans un moule en bois, pour atténuer la chaleur et faire monter le gâteau tout doucement.
Cette recette n’a pas vraiment bougé. On lui a ajouté quelques saveurs entre les XVIIe et XVIIIe siècles, comme de la cannelle, des zestes d’agrumes ou de la fleur d’oranger.
Et à la maison, comment on s’y prend ?
On monte les blancs d’oeufs en neige tout doucement. Il faut que des petites bulles se forment. Cela peut prendre 20 minutes. Il faut vraiment de la patience.
Pendant ce temps-là : on mélange les jaunes d’oeufs avec le sucre, jusqu’à ce que ça blanchisse. Une fois le mélange bien crémeux, on rajoute la farine et la fécule de pomme de terre (c’est une petite astuce pour que ce soit encore plus léger) avant d’incorporer avec beaucoup de délicatesse les blancs. Il faut que la texture soit moelleuse. Pour les amateurs de vanille ou d’agrumes, vous pouvez ajoutez les grains d’une gousse ou les zestes d’un citron.
Il ne faut pas oublier de beurrer et sucrer le moule. Une petite astuce pour qu’il forme sa jolie croûte dorée et qu’il se détache du moule sans soucis après cuisson.
Marion, où est-ce qu’on peut manger un très bon gâteau de Savoie ?
En Savoie ! A Yenne, pas loin d’Aix-les-Bains, d’où aurait été originaire le fameux pâtissier du comte de Savoie. Cette pâtisserie réalise la recette traditionnelle depuis 1782 et la cuisson du gâteau se fait au four à bois.
Et si vous avez l’occasion de vous attabler chez Carine Veyrat à la Reine des Prés, sur les bords du lac d’Annecy, vous aurez l’occasion de déguster son gâteau de Savoie avec des myrtilles. Un accord parfait.
Si vous avez le temps de vous arrêter à Annecy, deux adresses :
- La Boulangerie ROUGE
- La Pâtisserie Philippe Rigollot
Et si vous êtes de passage à Chambéry, goûtez celui de la Boulangerie L’Evidence.
