Mayotte : peut-on vraiment établir un lien entre le réchauffement climatique et le cyclone Chido ?
Le cyclone Chido a dévasté Mayotte avec des vents allant jusqu'à 250 km/h dans le nord de l'île. De son côté, Météo-France assure qu'un lien entre le cyclone et le réchauffement climatique est difficile à établir.
Samedi 14 décembre, le cyclone Chido a traversé Mayotte avec des vents dévastateurs. Cette catastrophe naturelle a été la plus dévastatrice depuis plus de 90 ans sur l'archipel. Sur une partie du 101ᵉ département, des rafales ont été enregistrées à plus 250 km/h. "Cela témoigne de la compacité et de la vitesse de déplacement rapide du cyclone", précise même Météo-France.
L'établissement de météorologie assure que le cyclone Chido est "un épisode exceptionnel pour Mayotte" en termes d’impact, bien supérieur à Kamisy en 1984 qui était la dernière référence cyclonique de l'île. Le caractère exceptionnel de cette catastrophe naturelle réside dans sa trajectoire, d'est en ouest, lui permettant de contourner Madagascar par le nord. Cette configuration est donc défavorable pour le département le plus pauvre de France.
Pas de lien avec le changement climatique selon Météo-France
Le cyclone Chido a profité "d'un environnement océanique exceptionnel depuis quelques années et notamment cette année, avec des températures de surface, des eaux proches de 30 degrés et des eaux chaudes très profondes", révèle François Gourand, prévisionniste à Météo France.
Ce phénomène, lié, lui, au changement climatique, crée "un gros réservoir d'énergie disponible pour les cyclones", a-t-il démontré. Autre élément qui a favorisé le développement de Chido, "un cisaillement de vent faible", ce qui a permis au cyclone "de se structurer et de perdurer".
Mais Météo-France assure que l’évolution du nombre de ces cyclones, davantage intenses, sous l’effet du changement climatique "reste actuellement incertaine". Les impacts de Chido sont avant tout la conséquence de sa trajectoire et de son passage sur l’île de Mayotte. Ce cyclone, d'un diamètre de 300km, présentait une taille normale pour ce type de phénomène.
"L’état actuel des connaissances ne permet pas de conclure que le changement climatique ait aussi rendu ce type de trajectoire plus ou moins fréquente. On ne peut pas non plus affirmer, en l’état actuel des connaissances, que le changement climatique a favorisé cet événement, ni qu’il l’a rendu plus intense", indique l'établissement de météorologie.