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Qu'est-ce la «réserve sanitaire» activée à Mayotte après le passage du cyclone Chido ?

Europe1.fr avec AFP . 3 min
Une centaine de soignants de la réserve sanitaire partiront donc "très rapidement" pour venir y travailler et des "envois massifs de matériel" vont être réalisés.
Une centaine de soignants de la réserve sanitaire partiront donc "très rapidement" pour venir y travailler et des "envois massifs de matériel" vont être réalisés. AFP / © Richard BOUHET / AFP

Ce lundi, Geneviève Darrieussecq, ministre de la Santé démissionnaire, a annoncé l'activation de la "réserve sanitaire" pour venir en aide à Mayotte. Mais à quoi sert ce dispositif ?

La situation sanitaire et du système de soins est "très dégradée" à Mayotte, où le seul hôpital a été "très endommagé" et les centres médicaux sont "inopérants", a déclaré ce lundi Geneviève Darrieussecq, ministre de la Santé démissionnaire. L'archipel a été touché ce week-end par le cyclone Chido dont les vents - enregistrés à plus de 220km/h - ont tout dévasté sur leur passage.

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"L'hôpital a subi des dégâts des eaux importants, ainsi que des dégradations, notamment dans la partie chirurgie, réanimation, urgence, maternité, donc des parties essentielles", a souligné sur France 2 la ministre, tout en ajoutant que l'hôpital "continue de tourner de façon dégradée". 

Mais ces dernières heures, "les choses ont été nettoyées, l'eau a été évacuée et progressivement, on va regagner un peu" d'espace pour accueillir les personnes, a-t-elle également assuré sur BFMTV.

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Objectif à tenir : prendre en charge "l'afflux de nouveaux patients". Pour cela, "nous avons besoin de renforcer cet hôpital" par des moyens humains et matériels, a expliqué Geneviève Darrieussecq. Pour ce faire, la ministre a activé active la "réserve sanitaire" 

La "réserve sanitaire" : mode d'emploi

Dans le détail, ce dispositif est géré par Santé publique France. L'organisme, avec l'aide de l'État, mobilise un corps de professionnels volontaires du monde de la santé (médecins, soignants, techniciens de laboratoire…). Il est activé pour du renfort sanitaire lors d'épidémies ou après une catastrophe naturelle, comme à Mayotte. 

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Après l'activation, une alerte par mail est adressée par l'organisme de santé à l’ensemble des réservistes avec les professions recherchées pour la mission donnée.

Une indemnisation par jour de mission est prévue. Santé publique France organise la logistique pour les missions et les dépenses sont directement payées par l'État afin que le réserviste avance le moins de frais. Dans le cas de Mayotte, une centaine de soignants partiront rapidement pour venir y travailler et des "envois massifs de matériel" vont être réalisés. En outre, un "hôpital de campagne" sera également déployé.

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Une situation sanitaire compliquée

Jusqu'à présent, la "première urgence a été de repérer les malades chroniques lourds et de les évacuer" vers La Réunion, a détaillé Geneviève Darrieussecq. De premières évacuations ont déjà eu lieu et se poursuivent. 23 soignants exerçant à La Réunion ont eux rejoint Mayotte.

Au sein de la maternité de Mamoudzou, "toute l'aile des grossesses à haut risque et du service de chirurgie gynécologique est devenu insalubre. Les faux plafonds sont tombés, les vitres sont soufflées, il y a de l'eau partout", a décrit à l'AFP la présidente du conseil départemental de l'ordre des sages-femmes de Mayotte, Cloé Mandard, en lien avec les équipes de l'hôpital.

Le bâtiment dédié aux consultations est également "inutilisable" : plus de matériel d'échographie, plus d'ordinateurs, plus de tables d'examen… Ça va être très problématique, parce que la grossesse, malheureusement, ne se met pas en pause en cas de catastrophe", a-t-elle poursuivi. Les accouchements continuent mais "dans des conditions plus que dégradées", alors que la maternité gère habituellement "entre 20 et 30 accouchements par jour".

En ville aussi, "impossible" de dresser un bilan auprès des sage-femmes libérales ou des services de protection maternelle et infantile, en raison de la coupure des réseaux téléphonique et routier.

Une "veille sanitaire forte" sur l'île pour prévenir les "maladies contagieuses émergentes"

Les autorités redoutent "plusieurs centaines" de morts. Elles devront aussi mettre en place une "veille sanitaire forte" pour détecter d'éventuelles "maladies contagieuses émergentes venant de la consommation d'eau polluée ou d'aliments avariés", même si une épidémie n'est aujourd'hui "pas à l'ordre du jour", a déclaré Geneviève Darrieussecq.

L'île a été frappée entre mars et mi-juillet par une épidémie de choléra qui a fait au moins cinq morts, une maladie qui se transmet par ingestion d'eau ou aliments contaminés.

Avant même le passage du cyclone, Mayotte souffrait de graves problèmes d'accès à l'eau potable. Selon l'Insee, 29% des ménages ne disposaient pas de l'eau courante en 2017.