Qui était vraiment Radouane Lakdim, abattu par le GIGN vendredi après avoir tué quatre personnes dans la région de Carcassone ? Le jeune homme de 25 ans, né au Maroc, avait-il vraiment des liens avec l'Etat islamique, qui a revendiqué l'attaque ? A-t-il agi sur ordre, ou de son propre chef ? C'est ce qu'essayent de savoir les enquêteurs.
Deux personnes en garde à vue. Un mineur de 17 ans a été placé en garde à vue dans la nuit de vendredi à samedi. D’après le parquet de Paris, il s’agit d’un ami de Radouane Lakdim. Il a été placé en garde à vue pour "association de malfaiteurs terroristes criminelle". Tout comme une autre des proches du tueur : une femme qui partageait sa vie, arrêtée vendredi après-midi à Carcassonne.
Une perquisition a également eu lieu vendredi en fin de journée dans la cité Ozanam, à Carcassonne, où vivait le tueur. Les enquêteurs cherchent d’éventuels complices du terroriste, notamment celui ou ceux qui ont pu lui fournir une arme de poing et des munitions. La police judiciaire est en train de remonter son parcours, de décortiquer ses relations, ses connexions sur les réseaux sociaux où il était devenu très actif. Ils cherchent à comprendre d'où vient sa radicalisation.
Cette perquisition a permis de trouver des "notes faisant allusion à (l'organisation) Etat islamique et faisant penser à un testament", a-t-on appris samedi de source judiciaire. Au cours de cette perquisition "des supports numériques" ont également été découverts, a ajouté cette source. Selon les informations du Point, confirmées par Europe 1, les hommes du GIGN qui ont neutralisé Radouane Lakdim ont découvert à proximité de son corps trois enveloppes en plastique solidement fermées avec du ruban adhésif et qui contenaient un mélange de poudres dont la nature précise reste à déterminer. Une mèche sortait de chacune de ces enveloppes.
Comment a-t-il pu échapper aux radars ? Il s'agit, aussi, de comprendre comment il est passé au travers des radars du renseignement, d'identifier ce qui n'a pas fonctionné dans le suivi du jeune homme, proche de mouvements salafistes, "fiché S" depuis 2014 et surveillé jusque l'an dernier. L'homme, qui a agi avec violence et détermination vendredi, n'avait donné aucun signe précurseur de passage à l’acte, à en croire les premiers éléments de l'enquête. Mais celle-ci n'en est qu'à ses débuts.