Les incendies de forêts continuent de ravager les paysages de la Corse lundi. Au moins 1.500 hectares ont brûlé depuis samedi soir. 48 départs de feux ont été repérés et huit enquêtes ont été ouvertes pour en déterminer l'origine. Le feu le plus virulent, celui de Calenzana, près de Calvi, n'a pas évolué dans la nuit après avoir ravagé pas moins de 1.200 hectares, selon les pompiers qui sont à pied d'oeuvre lundi. Pierre Guidoni, le maire de la ville, à confié son désarroi au micro d'Europe 1.
"On a pris un coup dans l'aile", déplore le maire. "C'est du jamais vu. Il y a beaucoup de dégâts sur la commune, des arbres arrachés, des toitures envolées... C'était virulant", a-t-il rapporté. "C'était impressionnant. Ça me fait penser aux feux que le Portugal vit de temps en temps et aux États-Unis. On a pris un coup dans l'aile. À cette allure, l'île de Beauté ne sera plus la même."
Une situation qui devrait s'améliorer. "La situation n'a pas évolué, maintenant nous voulons éviter que le feu n'atteigne la forêt de Bonifato", a indiqué un porte-parole du S DIS (service d'incendie et de secours) de Haute-Corse.
Lundi matin, les secours s'apprêtaient à héliporter du personnel sur les foyers encore actifs, ont-ils ajouté. Le vent était moins violent lundi mais "il y a encore des rafales significatives", selon le SDIS. Météo France a de nouveau placé l'île de Beauté sous vigilance jaune au "vent fort" lundi matin.
De nouveaux départs de feu à Ghisoni. "Nous avons un doute sur l'engagement des moyens aériens à Calenzana car de nouveaux départs de feu sont annoncés sur Ghisoni, au centre de l'île, donc la priorité serait d'envoyer les trackers et Canadairs là-bas", a indiqué le porte-parole du Sdis.
Selon la préfecture de Haute-Corse, l'incendie de Ghisoni était "fixé" à 13 hectares lundi matin. L'incendie de Sisco, dans le Cap corse, inaccessible par des moyens terrestres, était qualifié de "stationnaire" et "sous surveillance" par la préfecture.
Huit enquêtes ouvertes. Trois enquêtes de gendarmerie ont été ouvertes en Corse-du-Sud et cinq en Haute-Corse, a précisé la préfète de Corse et de Corse-du-Sud, Josiane Chevalier. En Corse-du-Sud "il ressort à ce stade des trois enquêtes des éléments qui ne portent que sur des origines accidentelles ou des écobuages mal maîtrisés", a indiqué le général Jacques Plays, commandant de la légion de gendarmerie de Corse.
En Haute-Corse, "on est également pour l'essentiel sur des écobuages". Le général s'est montré plus prudent au sujet de l'incendie le plus important, celui de Calenzana : "Les techniciens ont commencé leurs constatations en début d'après-midi, donc on ne peut pas encore savoir de façon formelle, mais il n'est pas impossible que ce soit également d'origine accidentelle".
Mais pour le maire de Calenzana, les écobuages ne sont pas en cause. "Pour moi, c'est criminel. Je suis très en colère parce que ce n'est pas normal qu'aujourd'hui il y ait des pyromanes en liberté qui ne mesurent pas le danger qu'ils font courir aux sapeurs-pompiers et à la population. Il y a différentes personnes qui se sont mobilisées avec une exemplarité de très grande qualité."