Pour François, gérant de boîte de nuit à Saint-Étienne, le monde de la nuit s’est transformé en cauchemar. "Saint-Etienne est devenue du grand n’importe quoi", explique-t-il alors que dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, un rugbyman de 22 ans est mort dans une fusillade devant une discothèque à Saint-Péray. Exposé à des situations de violences, François explique devoir faire preuve de vigilance lorsque les vigiles refusent l’entrée à certains puisque les représailles sont récurrentes. "On est obligé de faire attention parce qu'il y a au moins une fois par mois, voire deux fois par mois des gens qui reviennent avec des couteaux", raconte François.
Saint-Etienne abandonnée par la police
François estime que s’il est autant confronté à des situations de violences, c’est parce que la "police a été lâchée à Saint-Etienne". "On n'a que deux voitures de police qui tournent le soir pour une ville comme Saint-Etienne. Ils ne peuvent pas être à droite et à gauche", pointe du doigt François.
Des jeunes "prêts à en découdre"
Avec 25 ans de métier, François a vu les choses changer, avec des jeunes de plus en plus violents. "Il y a des jeunes qui ne viennent pas pour faire la fête, mais pour en découdre avec tout le monde", affirme le gérant. Il explique systématiquement refuser l’entrée à ces jeunes, dont certains seraient sous l’emprise de gaz hilarant. "Tout de suite, ça part en insultes, à plusieurs reprises, ils reviennent avec des bouteilles de verre. On en a un qui est revenu avec une lame de plus de 20 cm", raconte François. "Les policiers n’en peuvent plus", conclut-il.