Des taux élevés, des crédits de plus en plus difficiles à obtenir... Devenir propriétaire devient un parcours du combattant en France. Résultat, la crise du logement s'intensifie dans l'Hexagone. Alors, pour stimuler la production de logement, le gouvernement a révélé plusieurs propositions la semaine dernière, à l'issue du Conseil national de la refondation. Prolongation du Prêt à Taux Zéro (PTZ) sous conditions, fin du dispositif Pinel, développement de l'utilisation du "bail réel solidaire"... Avec ces principales mesures, l'exécutif espère maintenir une dynamique sur le marché.
Un choc des transactions
Mais c'est insuffisant pour les professionnels du secteur, à l'image de la Fédération national de l'Immobilier. Invité ce mardi matin au micro d'Europe 1, le président de la fédération Loïc Cantin dévoile en exclusivité les prévisions de la FNAIM pour le marché immobilier 2023. Et les résultats ne sont pas bons.
L'organisation prévoit ainsi une baisse de près de 15% des transactions sur le marché en 2023, soit la deuxième plus forte baisse annuelle depuis 1967. "Si notre analyse est bonne, on va avoir une baisse de 150.000 transactions sur cette année", souligne ainsi au micro d'Europe 1 le président de la Fnaim, Loïc Cantin. "C'est un véritable choc dans le monde de la transaction, bien qu'il avait connu de très grandes années précédemment. C'est quand même un retournement inattendu, subi et rapide", estime-t-il.
Aider les jeunes
Pour lui, le gouvernement "n'a pas pris la mesure", de la situation. "L'exécutif n'a pas pris la conscience de l'objectif qui lui était assigné, de ce qu'il devait entreprendre pour apporter des réponses. Le CNR s'est réuni pendant sept mois. Il a réuni pas moins de 200 acteurs. Près de 700 propositions ont été faites, mais seulement 14 retenues. Tout ça pour ça", regrette Loïc Cantin.
"On aurait pu profiter de cet événement pour repenser la politique du logement. Tous les Français savent bien qu'il y a un besoin urgent d'agir sur ce secteur, même si ce sujet n'a pas été la priorité de la campagne présidentielle précédente. Il fallait repenser et avoir une prospective à 15 ans, à 20 ans, en se demandant : 'Comment on construit ? Pour qui ? Dans quel endroit ? Dans quels secteurs ? Avec quels moyens ?'", conclut-il, appelant à notamment aider les plus jeunes à accéder à la propriété.