D'importantes forces de sécurité et des dizaines de véhicules blindés ont repoussé, puis encerclé, samedi, les manifestants venus exprimer, en plein centre d'Alger pour la seconde fois en huit jours, leur détermination à en finir avec le régime, à l'instar de l'Egypte et de la Tunisie. Une dizaine de manifestants ont été blessés, dont deux grièvement.
Et malgré la répression, les manifestants ne semblent pas prêts à arrêter le mouvement."Le pouvoir est dans une stratégie d’enfermement et le mouvement est en train de s’étendre", a assuré au micro d'Europe1Saïd Sadi, président du RCD ((Rassemblement pour la culture et la démocratie) à Alger. "Le noyau dur est toujours là!", promet-il.
Selon lui, "la réponse à la crise algérienne ne peut en aucune façon être une réponse policière" :
Parmi les deux blessés graves, un député du parti de Saïd Sadi, Tahar Besbes. Et les versions divergent sur le déroulement de l'accident. Selon un médecin qui a examiné le député à l'hôpital, Tahar Besbes était "inconscient avec des traumatismes multiples". "Il a été roué de coups de pieds par les policiers", a-t-il ajouté. Un scénario contesté par la direction de la protection civile d'Alger, qui a affirmé samedi que le député n'avait "absolument rien".
Aux cris de "Algérie libre et démocratique", "pouvoir assassin", "le peuple veut la chute du régime", quelque 500 personnes avaient néanmoins réussi à atteindre la place du 1er-mai à l'appel de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD). Toutefois, deux d'entre eux, le secrétaire général du Snapap (Syndicat national autonome du personnel d'administration publique), Rachid Malaoui, se sont évanouis sous la pression exercée contre eux par l'important cordon policier et ont dû être évacués par les pompiers.