Maintenant que Dominique Strauss-Kahn a démissionné de son poste de directeur général du Fonds monétaire international, il va falloir lui désigner un successeur. Les noms des candidats à ce poste pourront être soumis dès lundi, a annoncé vendredi le FMI qui espère désigner son numéro un d'ici au 30 juin. Au-delà des tractations politiques en cours, Europe1.fr vous explique comment va se dérouler concrètement cette nomination.
Comment se déroule la sélection ? Quand le poste est à pourvoir, le FMI donne un calendrier pour déposer des candidatures individuelles. Ensuite, le conseil d’administration de l’institution, composé des représentants de 24 pays ou groupes de pays, entend les candidats, individuellement, lors d'une sorte de "grand oral". Ce n’est qu’après que l’un d’entre eux est choisi pour devenir directeur général de l’institution.
"Bien que le conseil d'administration puisse choisir un directeur général par un vote à la majorité, son objectif est de sélectionner ce directeur général par consensus", précise le FMI.
Officieusement, les ministres de l’Economie européens sont les premiers à choisir un candidat. Ils le présentent ensuite aux Etats-Unis pour validation. Et ce n’est qu’après que le nom du candidat choisi pour devenir directeur général de l’institution est soumis au vote des membres du Fonds.
Une nationalité favorisée ? Depuis 1946, un accord non écrit donne aux Etats-Unis la présidence de la Banque mondiale, institution internationale d'aide au développement, et aux Européens la direction du FMI, institution chargée de prêter des fonds aux Etats membres en difficulté.
De fait, depuis sa création en 1944, l’institution a toujours été dirigée par un Européen. Les titulaires du poste ont été des ressortissants de seulement six pays : la France (quatre fois), la Suède (deux fois), les Pays-Bas (deux fois), mais aussi l'Allemagne, la Belgique et l'Espagne.
Cette répartition est cependant de plus en plus contestée par les pays émergents, dont l'importance dans l'économie mondiale n'a cessé de croître. L'Union européenne, qui détient actuellement 7 des 24 voix au conseil d'administration, risque de ne plus avoir le pouvoir sur le choix final.
A quand une prochaine nomination ? Le processus de sélection du prochain directeur du FMI a été lancé jeudi, par le doyen, l'Egyptien Abdel Shaakour Shaalane. Il a commencé à sonder ses collègues du conseil d'administration sur le déroulement de la procédure.
Quels sont les candidats déclarés ? L’Europe penche visiblement pour une candidature de la ministre française de l’Economie, Christine Lagarde. Même si elle n’a pas été officialisée.
La Communauté des Etats indépendants (l’ex-URSS, sans les pays baltes et la Géorgie) a pour sa part annoncé la candidature du chef de la Banque centrale du Kazakhstan, Grigori Martchenko. Et beaucoup d'observateurs parient sur l'ex-ministre des Finances turc Kemal Dervis. Enfin, les autres pays, en particulier asiatiques, devront réussir à rassembler des alliés rapidement pour les éventuels candidats qu'ils soutiendraient.
Si Christine Lagarde est nommée directrice générale du Fonds monétaire international, ce sera la première fois qu’une femme arrive à la tête de cette institution.