Kim Jong-Il, le leader nord-coréen au pouvoir depuis 17 ans, est mort samedi, a annoncé lundi la télévision d'Etat de son pays. C'est une présentatrice en pleurs qui a révélé la nouvelle, affirmant que le président nord-coréen, qui se faisait appeler "le cher dirigeant", avait succombé à un surmenage physique et mental alors qu'il effectuait un déplacement pour aller délivrer des "conseils de terrain".
Une crise cardiaque foudroyante
Agé de 69 ou 70 ans selon les sources, Kim Jong-Il, dont la mobilité était réduite depuis un accident cérébral en 2008, est mort d'un "infarctus du myocarde sévère et d'une crise cardiaque", alors qu'il se trouvait dans son train, au cours d'un de ses traditionnels déplacements sur le terrain, a-t-elle ajouté, soulignant qu'une autopsie avait été réalisée dimanche.
Vêtue de noir et en pleurs, la présentatrice annonce à la télévision la mort du leader coréen :
Ses funérailles ont été fixées au 28 décembre à Pyongyang. Les autorités de l'Etat stalinien ont décrété un deuil jusqu'au 29 décembre.
Un jeune successeur déjà désigné
Son fils, Kim Jong-Un, né en 1983 ou 1984, a aussitôt été désigné pour prendre sa succession à la tête de l'unique dynastie communiste de l'Histoire, toujours selon l'agence officielle de Corée du Nord, qui a appelé les Nord-Coréens à le reconnaître désormais comme leur leader.
A Séoul, le gouvernement sud-coréen a été placé en état d'alerte, les deux pays restant techniquement en état de conflit armée depuis l'armistice précaire signé à l'issue de la guerre de Corée (1950-53). Le Conseil de sécurité national sud-coréen devait se réunir en urgence lundi.
Le Japon et les Etats-Unis méfiants
Le gouvernement japonais a de son côté convoqué lundi une réunion d'urgence de sécurité après l'annonce de la mort du dirigeant nord-coréen. Le Premier ministre nippon Yoshihiko Noda a annulé un discours qu'il devait prononcer en milieu de journée à Tokyo et a immédiatement rejoint son bureau pour s'entretenir avec ses principaux ministres."Je suis au courant de l'information et j'ai donné des instructions pour qu'elle soit vérifiée", a-t-il dit aux journalistes.
Le Premier ministre japonais a ajouté qu'il avait ordonné un renforcement des opérations de renseignement sur la Corée du Nord, et une action étroite avec les Etats-Unis, la Chine et la Corée du Sud, pour se préparer à tout développement inattendu. Le Japon, qui a occupé la péninsule coréenne dans la première moitié du 20e siècle, n'a pas de relations diplomatiques avec la Corée du Nord, qu'il considère comme une menace.
De leur côté, les Etats-Unis ont dit surveiller "de près" les informations sur la mort de Kim Jong-Il, a annoncé dimanche soir le porte-parole de la Maison-Blanche, en soulignant que Washington souhaitait la "stabilité" dans la péninsule coréenne.