Sa candidature annoncée officiellement mercredi midi, la ministre de l’Economie Christine Lagarde doit désormais faire campagne pour convaincre les autres Etats qu’elle a le meilleur profil pour diriger le FMI.
Cette opération de lobbying commence dès jeudi à Deauville, où se réunissent les membres du G8. Le temps presse, puisque le nom du nouveau directeur général sera connu dès le 30 juin. Le président de la République Nicolas Sarkozy va donc profiter du sommet international pour faire office de VRP en faveur de Christine Lagarde.
Toute la diplomatie mobilisée
Une cellule spéciale du Quai d'Orsay va aussi prendre en charge la candidature de Christine Lagarde et va mobiliser toute la diplomatie française. Dans chaque pays, les ambassades feront la promotion de la candidate auprès des ministres, des banques centrales, voire des chefs d'Etats.
Christine Lagarde va par ailleurs constituer une véritable équipe de campagne basée à Bercy. Des conseillers lui rédigeront des fiches techniques, notamment pour connaître les hommes qui font l'élection. Il s’agit des 24 administrateurs du FMI, qui disposent chacun d’une voix et qu’il va falloir convaincre les uns après les autres.
Objectif : arriver au consensus
La ministre de l’Economie va donc devoir réaliser un tour du monde pour rencontrer les administrateurs du FMI et leur exposer ses thèmes de campagne. Washington, siège de l’institution internationale, sera une étape incontournable. Christine Lagarde va devoir y multiplier les passages et les déjeuners.
Au-delà de la diplomatie, accéder à la tête du FMI est une affaire de patience et de ténacité. "Il y a un moment où les choses se décantent, cela prend parfois du temps", témoigne l’ancien directeur du FMI Michel Camdessus.
"En général, ce qu'il se passe, en fin de course, c’est qu’un grand nombre de pays se rallient à une candidature et souvent, comme j'ai eu cette chance-là, le candidat resté en course bénéficie de l'unanimité des membres", décrypte Michel Camdessus.