La France a joué un rôle de premier plan dans la capture du leader libyen déchu, Mouammar Kadhafi, a annoncé jeudi soir le ministre de la Défense, Gérard Longuet. C'est en effet l'armée française qui a arrêté le convoi dans lequel il se trouvait, avant que des combats entre la garde de Kadhafi et des rebelles éclatent au sol. Capturé vivant mais blessé, selon des images filmées par les rebelles, le colonel Kadhafi est mort plus tard.
Un convoi repéré par un Mirage
L'Etat-major intégré de l'Otan a d'abord été averti par un Mirage français qu'une colonne de véhicules venait de quitter la ville de Syrte. Un convoi d'environ 80 véhicules 4x4 cherchait visiblement à fuir en direction de Beni Walid. L'avion français a pris des photos qu'il a transmis à l'Otan. Un drone américain a ensuite survolé la même zone pour recouper l'information. Vu l'importance de la cible, l'Otan a donc décidé d'intervenir.
Un second Mirage français s'est rendu sur zone. L'avion d'attaque au sol a lâché deux bombes de 250 kilos chacune, une sur l'avant du convoi et une autre à l'arrière pour l'immobiliser. "Un tir français a eu pour objet de donner une semonce et d'empêcher la progression de cette colonne qui s'est divisée", a déclaré le ministre de la Défense, Gérard Longuet, au cours d'une conférence de presse jeudi. Une quizaine de véhicules ont alors été détruits, mais pas celui dans lequel se trouvait Mouammar Kadhafi. "La mission de l'aviation était strictement d'arrêter la progression (du convoi)", a souligné le ministre.
Un responsable américain a précisé de son côté qu'un drone américain avait également tiré un missile Hellfire contre le convoi dans lequel se trouvait Kadhafi. Une information confirmée à Europe 1 par le ministère des Affaires étrangères.
Des combats au sol entre Libyens
Des combats se sont ensuite engagés au sol entre des rebelles et des soldats fidèles au colonel Kadhafi. "Une fraction des véhicules a affronté une katiba (brigade, ndlr) du Conseil national de transition" (CNT)", a poursuivi Gérard Longuet. "Dans ces affrontements, des véhicules ont été détruits, des personnes blessées et tuées et parmi celles-là est apparu, après confirmation (...), qu'en faisait partie le colonel Kadhafi", a-t-il ajouté.
La mort de Mouammar Kadhafi devrait sonner la fin de l'intervention de l'Otan en Libye. Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a estimé que l'opération sera terminée à partir du moment où le Conseil national de transition proclamera la libération du territoire libyen. Une annonce qui devrait intervenir dans les prochaines heures. Les hélicoptères français engagés en Libye ainsi que le navire sur lequel ils étaient déployés sont déjà sur la route du retour. Selon les informations d'Europe 1, ils ont déjà mis le cap sur la base navale de Toulon.