Jean-Claude Arnault, un Français accusé en plein scandale #MeToo par plusieurs femmes de les avoir agressées en usant de son influence sur la scène culturelle suédoise, va être jugé pour viol, a annoncé mardi le parquet de Stockholm.
Des "éléments de preuve solides". Marié à une membre de l'Académie suédoise, qui décerne le prix Nobel de littérature, Jean-Claude Arnault, 71 ans, répondra du viol à deux reprises d'une femme à Stockholm en 2011, des faits qu'il récuse mais pour lesquels le ministère public estime disposer d'éléments incriminants.
"Les éléments de preuve dans ce dossier sont solides et suffisants pour une mise en accusation", synonyme d'un renvoi devant un tribunal, a expliqué la procureure Christina Voigt, qui invoque des témoignages indirects corroborant le récit de la victime. La date du procès n'a pas été fixée.
Une victime "soulagée". Dans un courrier électronique, l'avocate de la victime a indiqué que sa cliente était "soulagée et satisfaite du renvoi" de son agresseur présumé. "Ma cliente a été profondément affectée par ces faits, elle a été offensée et humiliée d'une façon particulièrement grave", a écrit Elisabeth Massi Fritz.
18 accusatrices. En novembre, en pleine campagne #MeToo, Jean-Claude Arnault avait été dénoncé dans le quotidien de référence Dagens Nyheter par 18 femmes affirmant avoir subi des violences ou avoir été victimes de harcèlement sexuel de sa part. Jean-Claude Arnault avait aussitôt clamé son innocence par la voix de son avocat mais l'Académie suédoise avait rompu tout lien avec lui et son centre culturel Forum qu'elle arrosait de subsides depuis de longues années.
Le parquet avait ouvert une enquête sur la foi de ces dénonciations. Mi-mars, il avait annoncé qu'une partie des investigations concernant des viols et agressions commis en 2013 et 2015 avait été classée sans suite pour cause de prescription ou faute de preuves.