L'avocat personnel de Donald Trump au banc des accusés, une ex-maîtresse présumée du président américain dans la salle et son commentateur télévisé préféré mêlé au scandale : le tribunal fédéral de Manhattan a été le théâtre d'une extraordinaire audience lundi, reflétant les déboires juridiques à hauts risques du président.
L'avocat reconnaît avoir payé Stormy Daniels. Cette audience, une semaine exactement après les perquisitions spectaculaires effectuées au domicile et bureau new-yorkais de Michael Cohen, avocat personnel du président, s'est déroulée dans une salle pleine à craquer, devant plus d'une centaine de journalistes et l'actrice de films X Stormy Daniels. De son vrai nom Stephanie Clifford, celle qui affirme avoir eu une brève liaison avec Donald Trump à partir de 2006 a fait sensation à son arrivée, prenant place au fond de la salle, aux côtés de son avocat. Michael Cohen a reconnu publiquement lui avoir versé 130.000 dollars (105.000 euros) quelques jours avant l'élection présidentielle de novembre 2016 pour acheter son silence. Trump assure ne pas avoir connaissance de cette transaction et nie toute relation avec Stormy Daniels.
L'autre client de l'avocat, une vedette de Fox News. Autre sensation : les avocats de Michael Cohen ont été forcés par la juge Kimba Wood de révéler que Sean Hannity, commentateur vedette de la chaîne Fox News et ami de Donald Trump, était l'un des deux seuls autres clients actuels de Michael Cohen, alors qu'il espérait rester anonyme.
Pendant deux heures et demie, l'équipe de procureurs fédéraux de Manhattan, l'une des plus puissantes du pays, a bataillé face aux avocats de Michael Cohen, chacun arguant être "le mieux placé" pour déterminer ce qui pourrait relever du secret avocat/client parmi les milliers de documents saisis dans les bureaux et au domicile new-yorkais de Michael Cohen lors des perquisitions de lundi dernier. Les documents qui seront jugés protégés par ce secret ne pourront pas être utilisés par les services du procureur. La défense estime qu'en saisissant des milliers de documents et de fichiers électroniques, les enquêteurs sont allés au-delà de la cible définie par le mandat de perquisition.