Cérémonie d'ouverture des JO-2024 : Erdogan appelle le pape à «élever la voix» contre une «propagande perverse»

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La cérémonie d'ouverture des JO de Paris continue de faire réagir. Le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, a appelé le pape François à "élever la voix" à ses côtés contre la "propagande perverse". L'ayatollah Ali Khamenei et Donald Trump ont également fustigé cette cérémonie, notamment le tableau incarné par des drag queens. 

Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a exhorté le pape François à "élever la voix" à ses côtés contre la "propagande perverse" diffusée selon lui lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques à Paris, a affirmé jeudi la présidence turque.

"Le président Erdogan a déclaré que sous couvert de liberté d'expression et de tolérance, la dignité humaine a été bafouée et les valeurs religieuses et morales ont été tournées en ridicule, offensant autant les musulmans que le monde chrétien, et estime nécessaire d'élever la voix ensemble", indique la présidence turque dans un communiqué.

Le chef de l'État turc a appelé le pape pour dénoncer "l'immoralité" de la cérémonie

Le chef de l'État turc, coutumier des déclarations homophobes, qui avait annoncé mardi sa volonté d'appeler le pape pour dénoncer "l'immoralité" de la cérémonie d'ouverture des JO, a lors de cet appel déploré "la remise en cause des valeurs religieuses, la propagande perverse et l'effondrement moral dans lequel le monde dérive avec les Jeux olympiques", a ajouté la présidence. L'ayatollah Ali Khamenei, le candidat républicain à la présidentielle américaine Donald Trump et des responsables religieux conservateurs ont, eux aussi, critiqué la cérémonie d'ouverture des JO, notamment le tableau où sont apparues la DJ Barbara Butch, militante féministe et lesbienne, au côté de deux drag queens.

 

Ce passage a été interprété comme une moquerie du dernier repas de Jésus avec ses apôtres, la Cène, telle que représentée par Léonard de Vinci, ce que les organisateurs démentent, le directeur artistique de la cérémonie, Thomas Jolly, expliquant avoir voulu représenter une "grande fête païenne reliée aux dieux de l'Olympe". Réélu président de la Turquie pour cinq ans fin mai, Recep Tayyip Erdogan avait, lors de la dernière ligne droite de sa campagne, ciblé presque quotidiennement les LGBTQI+ qu'il qualifie de "pervers" et de "déviants", les accusant de vouloir détruire la famille traditionnelle.

Son ministre de l'Intérieur, Süleyman Soylu, avait dénoncé la "religion" LGBTQ+ importée selon lui "d'Amérique et d'Europe". "Quand ils parlent des LGBTQ+, ça inclut le mariage des animaux et des humains", avait-il clamé. Dépénalisée en Turquie depuis le milieu du XIXe siècle (1858), l'homosexualité reste largement soumise à l'opprobre sociale et en butte à l'hostilité du parti islamo-conservateur au pouvoir, l'AKP. La société turque est profondément clivée, entre conservateurs et religieux d'une part et libéraux et laïcs d'autre part.