L'objectif de protéger 30% de la planète a été retenu par la présidence chinoise de la COP15 dans le compromis qu'elle a soumis ce dimanche aux négociateurs, proposant par ailleurs d'atteindre au moins 20 milliards de dollars d'aide annuelle des pays riches pour appliquer l'accord biodiversité. Les négociateurs des membres, 195 pays plus l'Union européenne, de la Convention sur la diversité biologique (CDB) doivent approuver d'ici lundi, sur la base du texte de la présidence, un "pacte de paix avec la nature" dont la planète a cruellement besoin.
Pour tenter de résoudre la question financière toujours brûlante entre le Nord et le Sud, la Chine propose d'atteindre "au moins 20 milliards de dollars" d'aide internationale annuelle pour la biodiversité d'ici 2025 et "au moins 30 milliards d'ici 2030", selon le projet d'accord dévoilé dimanche.
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Réévaluer l'aide versée par les pays riches
Les pays en développement, Brésil, Inde et Indonésie en tête, réclamaient d'augmenter à 100 milliards de dollars annuels l'aide versée par les pays riches pour la sauvegarde de la nature, actuellement estimée entre 7 et 10 milliards d'euros. Les pays du Sud poussent aussi fortement à la création d'un nouveau fonds mondial distinct dédié à la biodiversité, à l'image de celui obtenu en novembre à la COP27 en Egypte pour les aider à affronter les dégâts climatiques. Sur ce point, la Chine propose un compromis : établir dès 2023 une branche dédiée à la biodiversité au sein de l'actuel Fonds mondial pour l'environnement (FEM), dont le fonctionnement actuel est jugé déficient par les pays les moins développés.
La résolution de la controverse financière entre Nord et Sud commande l'adoption d'un pacte pour la nature ambitieux, ardemment réclamé par les défenseurs de l'Environnement et les peuples autochtones. Dans le projet d'accord, la Chine retient la proposition de placer au moins 30% des terres et des mers sous un niveau minimum de protection, tout en admettant au sein des aires protégées un usage des ressources "durable". Cet objectif, un minimum pour les scientifiques qui plaident pour au moins 50% de protection de la planète, a été présenté comme l'équivalent pour la biodiversité de l'objectif de Paris de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. A ce jour, 17% des terres et 8% des mers sont protégées.