En accédant au puissant politburo du parti unique de Corée du Nord, la petite soeur de Kim Jong-Un signe une montée en grade remarquée, devenant la plus influente figure féminine de la hiérarchie politique de ce pays reclus détenteur de l'arme atomique. Zoom sur celle qui était déjà la principale architecte de l'image du dirigeant de Corée du Nord.
Yo-Jong tutoierait la trentaine, ce qui ferait d'elle la plus jeune membre du politburo remanié dévoilé au cours du weekend. C'est la seule de la fratrie à détenir un titre officiel. Dans une histoire familiale compliquée par les divers mariages et relations de leur père Kim Jong-Il, elle entretient un lien d'autant plus spécial avec le numéro un qu'elle partage avec lui la même mère, l'ancienne danseuse Ko Yong Hui.
"Elle pourrait prendre le relais de Kim." "Ils entretiennent un lien depuis leur naissance et sa promotion au politburo signifie que Kim Jong-Un a une confiance totale en elle", souligne Yang Moo-Jin, professeur à l'Université des études nord-coréennes de Séoul. "C'est elle qui pourrait prendre le relais de Kim en cas d'absence", explique-t-il.
Comme son frère, Yo-Jong a poursuivi des études en Suisse. Elle a fait sa première apparition officielle dans les médias nord-coréens en 2009, en accompagnant son père en visite dans une université agronomique. Elle fut une figure récurrente de l'entourage de Kim Jong-Il jusqu'à la mort de celui-ci en décembre 2011. Sur les photos des obsèques, elle était en bonne place, au côté de son frère.
Carrière fulgurante. Lorsque Kim Jong-Un a pris les commandes du pays, sa carrière publique au sein du département de la propagande du parti connut une accélération fulgurante, jusqu'à sa nomination en 2014 comme "directrice adjointe de département" au sein du comité central. Elle est la seule membre de la famille Kim connue pour être proche du leader suprême, à l'exception de l'épouse de ce dernier, Ri Sol-Yu.
La reconnaissance externe de son rôle et de son influence est venue cette année lorsque son nom fut cité parmi les sept Nord-Coréens visés par des sanctions américaines pour "abus des droits de l'Homme graves et continus et activités de censure". Pour Cheong Seong-Chang, chercheur à l'Institut Sejong de Séoul, cette prise de galon augure d'une présence plus visible au sommet de la hiérarchie politique : "Elle devrait jouer des rôles de plus en plus importants à l'avenir".