Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a assuré que la loi pour expulser des clandestins vers le Rwanda avait déjà un effet dissuasif, après que le gouvernement irlandais a évoqué une hausse de l'arrivée de migrants. Après l'adoption du texte cette semaine, le chef du gouvernement britannique a dit espérer mettre en œuvre cette mesure phare et hautement controversée, destinée à lutter contre les traversées illégales de la Manche, d'ici 10 à 12 semaines.
"La dissuasion a déjà un impact, parce que les gens sont inquiets de venir" au Royaume-Uni, a déclaré Rishi Sunak dans un extrait d'une interview qui doit être diffusée dimanche sur Sky News. Le vice-Premier ministre irlandais Micheal Martin a affirmé vendredi que la politique migratoire britannique avait pour effet de conduire les migrants à entrer sur le territoire du pays depuis la province britannique d'Irlande du Nord, par crainte d'être expulsés au Rwanda.
"Défi mondial"
A la question de savoir si le Royaume-Uni exportait les difficultés à faire face à l'immigration clandestine, Rishi Sunak a fait valoir que son souci était de "sécuriser" les frontières britanniques et qu'il s'agissait d'un "défi mondial". "Mais ce que cela montre aussi, (...) c'est que la dissuasion, selon vos propos, a déjà un impact parce que les gens sont inquiets de venir ici", a déclaré le chef du gouvernement conservateur.
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Malgré les nombreuses critiques, Rishi Sunak n'a de cesse de défendre les expulsions vers le Rwanda, projet sur lequel il compte pour essayer de rebondir dans des sondages qui annoncent une défaite cuisante face à l'opposition travailliste lors des prochaines élections législatives attendues au deuxième semestre.
"Des mesures pratiques"
Downing Street a jugé vendredi prématuré de dire si la nouvelle loi avait un impact sur un afflux de migrants vers l'Irlande. De l'ONU aux Églises chrétiennes, les appels se sont multipliés pour exhorter le Royaume-Uni à renoncer à expulser des demandeurs d'asile vers le Rwanda.
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Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Volker Türk, et son homologue en charge des réfugiés, Filippo Grandi, ont appelé le gouvernement "à prendre plutôt des mesures pratiques pour lutter contre les flux irréguliers de réfugiés et de migrants, sur la base de la coopération internationale et du respect du droit international des droits de l'homme".