La plupart des médecins américains sont opposés à l'abrogation de la loi sur l'assurance santé "Obamacare" promise par le président Donald Trump et souhaitée par la majorité républicaine au Congrès, expliquant qu'elle devait être améliorée mais pas supprimée, selon une étude publiée mercredi. Cette enquête parue dans la revue New England Journal of Medicine a été menée auprès de 426 médecins choisis au hasard parmi plus de 1,4 million de docteurs, internes et étudiants en médecine figurant dans une banque nationale de données.
Opposés à son abrogation pure. Seulement 15% des médecins interrogés se sont dits en faveur d'une élimination de cette loi adoptée en 2010, l'un des grands accomplissements de la présidence Barack Obama, qui a permis de fournir une couverture médicale à vingt millions d'Américains supplémentaire. "Ce que nous avons entendu c'est que la majorité des médecins généralistes sont ouverts à des modifications de la loi Obamacare mais sont très largement opposés à son abrogation pure et simple", explique le Dr Craig Pollack, professeur adjoint de médecine à la faculté de médecine Johns Hopkins à Baltimore (Maryland).
Pour des modifications. Le sondage indique aussi que 74% des médecins interrogés sont pour des modifications de la loi comme la création d'une option d'assurance publique à l'instar du Medicare, qui couvre les retraités, et ce de manière à créer une concurrence avec des plans de couverture privés. La grande majorité sont en outre hostiles à la possibilité pour les compagnies d'assurance de refuser de couvrir des personnes souffrant d'une maladie chronique ou de leur facturer des tarifs exorbitants, ce qu'interdit "Obamacare".
Un décret signé sans les médecins. Un des premiers décrets signé par Donald Trump quand il est devenu président le 20 janvier vise à minimiser "le fardeau" économique de la loi en attendant son abrogation, selon la Maison-Blanche. "On ne parle pas jusqu'à présent dans les discussions sur le devenir de cette loi de ce que pensent les médecins sur son impact sur leurs patients et les soins qu'ils peuvent prodiguer", regrette le Dr David Grande, professeur adjoint de médecine à l'université de Pennsylvanie, un des co-auteurs de cette étude.