Michel Platini ne s'en sort pas. Après sa chute du plus haut des institutions du football mondial, le président suspendu de l'UEFA fait désormais partie des têtes d'affiche de l'affaire des "Panama Papers". Le Monde, après une enquête internationale sur des millions de documents liés à la finance offshore, révèle dimanche que l'ancienne gloire du football français dispose d'une société écran au Panama, la Balney Enterprises Corp., créée en décembre 2007… soit onze mois après son élection à la tête du football européen.
Selon les documents de la société Mossack Fonseca, au cœur de cette affaire tentaculaire, Platini s'est vu remettre un "pouvoir général et permanent" sur cette entreprise, toujours active et répertoriée au registre du commerce panaméen. Elle dispose de cinq directeurs, "manifestement des prête-noms", selon Le Monde. Quel est l'objectif de cette société ? Mystère.
Stupéfaction. Dans l'entourage de Michel Platini, on manifestait sa stupéfaction après ces révélations, en attendant d'en savoir plus. "Michel Platini tient à faire savoir, comme il l’a indiqué à maintes reprises aux journalistes en charge de cette enquête, que l'intégralité de ses comptes et avoirs sont connus de l'administration fiscale suisse, pays dont il est résident fiscal depuis 2007", répond son communicant Jean-Christophe Alquier. Sollicités par Le Monde, ni la banque ni l'avocat de Platini, aujourd'hui résident suisse, ne semblaient au courant de cette participation à une société offshore.
Un yacht pour Jérôme Valcke. Ex-numéro 2 de la Fifa auprès de Sepp Blatter, aujourd'hui sur la touche après avoir été épinglé dans une affaire de revente de billets pour le Mondial 2014, Jérôme Valcke apparaît également dans les "Panama Papers". Selon Le Monde, il était l'unique actionnaire d'une société écran pour l'achat d'un yacht d'une valeur estimée à 2,8 millions de dollars. Plusieurs cadres de la Fifa, parmi lesquels un membre de la Chambre de jugement du Comité d’éthique, ou encore la star Lionel Messi sont eux aussi concernés.