L'homme d'affaires français Alexandre Djouhri, figure clef dans l'enquête sur des soupçons de financement libyen de la campagne de l'ex-président Nicolas Sarkozy en 2007, a été maintenu en détention provisoire et son audience d'extradition repoussée par un tribunal londonien vendredi.
Arrêté en janvier à l'aéroport d'Heathrow à la suite d'un mandat d'arrêt européen émis par la justice française, il avait passé cinq nuits en prison avant d'être libéré contre paiement d'une caution d'un million de livres (1,13 million d'euros).
Une audience fixée au 28 mars. Lundi soir, il avait été une nouvelle fois placé en détention provisoire après qu'un second mandat d'arrêt européen avait été émis par la France. Vendredi, la juge Emma Arbuthnot a décidé de repousser au 9 juillet l'audience d'extradition, qui devait initialement se tenir en avril. Entre-temps, une autre audience doit avoir lieu le 28 mars, à laquelle Alexandre Djouhri assistera par vidéo-conférence si sa détention n'est pas levée d'ici là. Apparu en costume et cravate sombres, Alexandre Djouhri n'a pris la parole vendredi que pour confirmer son identité et indiquer sa date de naissance.
Il avait jusqu'ici réussi à se soustraire à la justice. Résident suisse, l'homme d'affaires de 59 ans fait figure de personnage-clé de l'enquête ouverte à Paris depuis 2013 pour vérifier les accusations lancées deux ans plus tôt par l'ancien président libyen Mouammar Kadhafi et son fils Seif el-Islam, selon lesquelles l'ancien président français Nicolas Sarkozy avait bénéficié de leurs fonds pour financer sa campagne électorale de 2007. Nicolas Sarkozy a toujours rejeté ces accusations. Jusqu'alors, l'intermédiaire avait réussi à se soustraire aux demandes de la justice et n'avait pas répondu à la convocation des enquêteurs français en septembre 2016.