Les Panama Papers, c'était lui. Le lanceur d'alerte a l'origine du scandale des "Panama Papers", connu sous le pseudonyme de John Doe, a choisi de donner des informations sur lui et sur ses motivations, révèle Le Monde. Dans un manifeste baptisé "La révolution sera numérique" transmis au journal allemand Süddeutsche Zeitung, il explique n'avoir jamais travaillé pour un gouvernement ou un service de renseignement que ce soit directement ou en tant que consultant. Sa nationalité n'est pas précisée, mais il semble très au fait des situations politiques des Etats-Unis et du Royaume-Uni, selon Le Monde.
"Ils ont à répondre de leurs crimes." Dans ce document, John Doe explique pourquoi il a livré 11,5 millions de documents, prouvant les pratiques illégales de nombreuses entreprises et personnalités, orchestrées par le biais de la société panaméenne Mossack Fonseca. "J’ai décidé de dénoncer Mossack Fonseca parce que j’ai pensé que ses fondateurs, employés et clients avaient à répondre de leur rôle dans ces crimes, dont seuls quelques-uns ont été révélés jusqu’à maintenant". Il se dit également prêt à coopérer avec les autorités "dans la mesure de ses moyens (...) Des milliers de poursuites pourraient découler des "Panama papers", si seulement les autorités judiciaires pouvaient accéder aux documents et les évaluer."
Protéger les lanceurs d'alerte. Cette remise de document se fera sous conditions prévient John Doe. Il demande aux gouvernements de mettre en place des protections juridiques pour les lanceurs d'alerte. Il veut ainsi éviter de "voir sa vie détruite" citant les exemples d'Antoine Deltour, dans l'affaire LuxLeaks, ou Edward Snowden" qui avait révélé le scandale des écoutes de la NSA.
Changer le système. Pour John Doe, "l'heure est venue pour une action véritable" pour changer le système, "celui que l'on appelle capitalisme mais qui est davantage proche de l'esclave économique". "Et cela commence en se posant des questions". "La prochaine révolution sera numérique. Mais peut être a-t-elle déjà commencé", conclut-il dans son manifeste.