Non et non, martèle lundi la Commission européenne. Les négociations entre Européens et Américains pour mettre sur pied un vaste traité de libre-échange, le Tafta n'ont pas échoué. "La Commission européenne fait des progrès constants dans les négociations en cours", a déclaré son porte-parole, interrogé lundi sur les déclarations la veille du ministre allemand de l'Economie, Sigmar Gabriel. Dimanche, le ministre social-démocrate allemand Sigmar Gabriel avait estimé que les discussions avec les Etats-Unis avaient de facto échoué car les Européens ne devaient pas céder aux exigences des USA.
"Le processus est enclenché". "Bien que les discussions commerciales prennent du temps, le processus est enclenché. (...) Le dernier round a eu lieu mi-juillet à Bruxelles", a-t-il ajouté. Il a également souligné que les négociations étaient entrées dans "une phase cruciale", car des propositions sur tous les chapitres étaient désormais sur la table.
"Prête à boucler l'accord à la fin de l'année". Margaritis Schinas a rappelé que la Commission européenne avait de nouveau obtenu lors du dernier sommet européen cet été le soutien des 28 Etats membres de l'UE pour négocier. "Nous avons un mandat de négociation qui a été accepté unanimement", a-t-il dit. "Si les conditions sont remplies, la Commission européenne est prête à boucler l'accord à la fin de l'année", a martelé Margaritis Schinas.
Contestation en Allemagne. La contestation en Allemagne est vive concernant l'accord en cours de négociation, y compris au sein de la coalition au gouvernement. Si les sociaux-démocrates, comme Sigmar Gabriel, sont de plus en plus nombreux à ne plus y croire, la chancelière conservatrice Angela Merkel continue de défendre ce projet.
La France s'y oppose. Les négociateurs de l'UE et des Etats-Unis ont entamé en 2013 des discussions pour créer la plus grande zone de libre-échange au monde. Ils espèrent toujours boucler les discussions à la fin de l'administration Obama, à la fin de l'année. Mais cette perspective est de moins en moins tenable face à l'opposition de pays comme la France et la mobilisation citoyenne. Le choix du Royaume-Uni de quitter l'Union européenne est encore venu compliquer la donne.