Malgré des négociations difficiles, la commissaire européenne au commerce Cecilia Malmström a affirmé que les négociations sur le traité transatlantique de libre-échange (TTIP ou Tafta) entre l'Europe et les Etats-Unis "n'ont pas échoué".
Un accord serait toujours possible. Les négociations "ont été difficiles, bien sûr, nous le savions depuis le début, mais elles n'ont pas échoué", a-t-elle affirmé lors d'un point presse à Bruxelles. La commissaire européenne a réagi aux remises en cause du gouvernement français et du vice-chancelier allemand. Dimanche dernier, le ministre allemand de l'économie a déclaré que les négociations avec les États-Unis sur le TAFTA ont pratiquement échoué. Le président François Hollande a pour sa part affirmé qu'aucun accord ne serait conclu avant la fin du mandat d'Obama. "Nous avions l'objectif et nous l'avons toujours (...) de conclure (les négociations) avant la fin du mandat Obama" en janvier 2017, a-t-elle affirmé. "Et si ce n'est pas possible, il est logique de faire le plus de progrès possible."
La France et l'Allemagne sur la même longueur d'onde. Le président François Hollande a affirmé mardi que la France ne voulait pas "cultiver l'illusion" d'un accord "avant la fin de l'année" et "la fin du mandat" de Barack Obama. Un peu plus tôt, son secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Matthias Fekl, avait même indiqué que le gouvernement français allait demander en septembre, à l'occasion d'une réunion des ministres européens du Commerce à Bratislava, à la Commission européenne d'arrêter les négociations sur ce projet. "Je ne veux pas analyser l'esprit et les intentions du président Hollande", a répondu Cecilia Malmström. Mais "il est clair que pour le moment, nous n'avons pas assez", a-t-elle ajouté. "Nous ne pouvons pas conclure avant la fin de l'année."
Le 28 août, c'est le vice-chancelier allemand, le social-démocrate Sigmar Gabriel, qui avait estimé à la télévision allemande que les discussions avec les Etats-Unis avaient "échoué". "Je sais que le débat a été très dur dans ces deux pays, à la fois en France et en Allemagne (...) Je ne sais pas pourquoi ces commentaires arrivent à ce moment particulier", a déclaré Mme Malmström. Mais "ça ne renforce pas ma position en tant que négociatrice."
Un accord qui a du mal à aboutir. Négocié depuis mi-2013 par le gouvernement américain et la Commission européenne, l'accord TTIP (Transatlantic Trade Investment Partnership, également connu sous un autre acronyme anglais, Tafta), vise à supprimer les barrières commerciales et réglementaires de part et d'autre de l'Atlantique pour créer la plus vaste zone de libre-échange censée doper l'activité économique. Mais il a du plomb dans l'aile depuis plusieurs mois, notamment en raison de vives critiques d'ONG altermondialistes ou environnementales, qui craignent qu'il ne conduise à une déréglementation généralisée au profit des grandes entreprises.