Venezuela : manifestation pour la libération des «prisonniers politiques»

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avec AFP // Crédit photo : Juan BARRETO / AFP
Plus de 2.000 personnes ont été interpellées au Venezuela lors des manifestations qui ont suivi l'annonce de la réélection du président Maduro. Des centaines de personnes se sont réunies devant l'ambassade du Brésil pour demander au président Lula da Silva d'intervenir pour obtenir la libération des "prisonniers politiques" dans le pays. 

Des centaines de personnes se sont réunies mercredi devant l'ambassade du Brésil à Caracas pour demander au président Luiz Inacio Lula da Silva d'intercéder pour la libération des 2.500 "prisonniers politiques" dans le pays.

"Les droits de l'Homme sont violés"

Parmi ces détenus, les 2.400 personnes arrêtées lors des manifestations qui ont suivi l'annonce de la réélection de Nicolás Maduro le 28 juillet, sur fond d'allégations de fraude par l'opposition qui revendique la victoire d'Edmundo Gonzalez Urrutia, aujourd'hui en exil en Espagne. Les manifestants, qui affichaient des banderoles avec les inscriptions "Lula intercède pour le Venezuela" ou "Libérez tous les prisonniers politiques", ont déposé une lettre adressée au président brésilien, qui dirige, avec son homologue colombien Gustavo Petro, les efforts pour trouver une solution pacifique à la crise.

"Nous l'avons informé des conditions dans lesquelles se trouvent aujourd'hui nos proches au Venezuela, dont les droits de l'Homme sont violés", a déclaré Diego Casanova, parent d'un des détenus. "Ce sont tous des prisonniers d'opinion, aucun d'entre eux n'a commis de crime". La répression des manifestations spontanées qui ont éclaté dans tout le pays au lendemain du scrutin a fait 27 morts et 192 blessés, de source officielle.

 

Les États-Unis, l'Union européenne et plusieurs pays d'Amérique latine ne reconnaissent pas la réélection du président sortant avec 52% des voix, selon l'autorité électorale. Lula, qui a déjà qualifié le gouvernement de Maduro de "régime très désagréable" avec un "penchant autoritaire", n'a pas non plus reconnu sa victoire en l'absence d'un "examen transparent". "Lula da Silva sait ce que c'est que d'être en captivité" pour avoir passé 580 jours en prison avant d'être blanchi dans une affaire de corruption, a souligné auprès de l'AFP l'une des organisatrices de la marche, Andreina Baduel.

Selon la fille du général Raul Baduel, allié de l'ex-président Hugo Chávez (1999-2013) mort en prison en 2021 après avoir rompu avec le gouvernement, "la vie des prisonniers politiques est un lent assassinat au Venezuela, simplement parce qu'ils pensent différemment".