L'actrice Eva Green a blâmé lundi "son côté français" pour expliquer devant un tribunal londonien des messages insultants envoyés durant le tournage d'un film ensuite annulé.
Un procès de neuf jours
La Française de 42 ans, star de "Casino Royale" en 2006, devait jouer dans un film de science-fiction -"A Patriot"- avant que la production ne soit arrêtée en octobre 2019.
Elle poursuit la société de production, White Lantern Films, pour obtenir malgré l'annulation du projet son cachet d'un million de dollars (918.000 euros). Mais la société de production britannique a décidé de contre-attaquer en lançant ses propres poursuites contre l'actrice, estimant qu'elle avait nui à la production du film. Le procès qui s'est ouvert jeudi doit durer neuf jours.
Eva Green aurait un qualifié un membre de l'équipe de "diabolique" et de "sournois"
Appelée lundi à la barre, col roulé noir et blazer vert foncé, Eva Green a réaffirmé qu'elle était d'abord "tombée amoureuse" du projet de film qui devait traiter de la crise climatique. Les avocats de White Lantern Films estiment pourtant que l'actrice française a exprimé "un manque de confiance et un mécontentement" à l'égard de membres de l'équipe de production. Ils s'appuient sur des messages WhatsApp dans lesquels Eva Green aurait qualifié un membre de l'équipe de "diabolique", de "sociopathe sournois", de "menteur et de fou". Elle aurait également traité le directeur de production, Terry Bird, de "crétin" et de "trou du cul fini".
Interrogée sur le fait qu'elle aurait qualifié dans un message à son agent de "faibles" et "stupides" le producteur Adam Merrifield et le scénariste Dan Pringle, Eva Green a répondu avoir pu tenir des propos insultants sous le coup de l'émotion, s'excusant pour ses "propos inappropriés". "Je ne sais pas (...) c'est mon côté français qui ressort parfois", a-t-elle affirmé. "Parfois je dis des choses sur le coup de l'émotion que je ne pense pas vraiment. Evidemment qu'ils ne sont pas faibles ou stupides."
"Je m'en fiche de l'argent"
"Je m'en fiche de l'argent. Je vis pour faire des bons films, c'est ma religion", a ajouté la fille de Marlène Jobert, soulignant s'être inquiétée au fur et à mesure du tournage que le film soit mauvais et qu'il nuise à sa carrière. Pour Edmund Cullen, l'avocat de la star, "cette affaire est conçue pour dépeindre (sa) cliente comme une diva afin de faire les gros titres et de nuire à sa réputation". Selon lui, ces accusations sont proférées dans un contexte de négociations pour le rachat des droits du script pour en faire un film différent.