Si Marine Le Pen s’est "réjouie" vendredi de l’ouverture d’une enquête par la Cour de justice de la République (CJR) sur la responsabilité de Christine Lagarde dans l'affaire Tapie/Crédit Lyonnais, elle a aussi et surtout déploré la mauvaise publicité faite à la France par les soupçons pensant sur la patronne du FMI. "Il faut arrêter avec ce concept de la présomption d’innocence", a d’abord osé la présidente du Front national sur Europe 1. "Nous sommes dans un contexte politique. Mme Lagarde a été ministre de la France, elle est aujourd’hui directrice du FMI. Or, il fallait nommer quelqu’un au-dessus de tout soupçon."
Marine Le Pen décrit des " soupçons de faits très graves" :
"Incontestablement, il pèse un soupçon sur Mme Lagarde de faits très graves, puisque l’enquête est ouverte tout de même, rien de moins, que pour ‘complicité de faux et complicité de détournement de fonds publics’", a poursuivi Marine Le Pen. "Ces soupçons, qui vont perdurer pendant tout le cours de l’enquête, quel que soit le résultat de cette enquête, incontestablement vont être une nouvelle humiliation pour la France. Nicolas Sarkozy le savait. Il a pris la décision en toute connaissance de cause. C’est une humiliation nouvelle que le président de la République nous fait subir", a-t-elle martelé.
"Le Parti socialiste a applaudi des deux mains"
La présidente du Front national pense surtout à l’action de l’ancienne ministre de l’Economie à la tête du FMI. "Que vont penser l’ensemble des peuples à qui le FMI exige de faire des sacrifices de plus en plus considérables, qui pour certains font retrouver leur pays au niveau du Moyen Age, parce que c’est ça qui est en train de se passer en Grèce, notamment", s’est-elle benoîtement interrogée. "Que vont penser les pays émergents que de voir cette institution dirigée par quelqu’un sur lequel pèsent des soupçons de détournement de fonds ? Ce n’est pas raisonnable, ce n’est pas sérieux."
Marine Le Pen a également réservé une partie de ses critiques pour la gauche. "Nicolas Sarkozy porte évidemment dans cette nomination une responsabilité, mais il n’est pas le seul", a-t-elle affirmé. "Le Parti socialiste a lui aussi applaudi des deux mains la nomination de Christine Lagarde, malgré les soupçons qu’il a tardivement évoqués dans cette affaire. Par définition, il porte également une responsabilité sur ce qui se passera, c'est-à-dire la baisse d’influence de la voix de la France."