Un salon perçu comme un ultimatum. Depuis plusieurs semaines, le mouvement des agriculteurs en colère s'est apaisé même s'il subsiste dans certains départements, comme en Lot-et-Garonne. La raison : les annonces de Gabriel Attal il y a trois semaines, dont la mise en place devrait se préciser lors du Salon de l'agriculture qui s'ouvre ce samedi. Les principaux syndicats ont prévenu : si le calendrier de ces annonces n'est pas jugé satisfaisant, les manifestations reprendront. "On encourage à maintenir la pression", explique Arnaud Rousseau, président de la FNSEA et invité de la Grande interview Europe 1/CNews ce lundi.
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En attente de réponses
Le salon s'ouvrira le 24 février en présence d'Emmanuel Macron, qui risque d'être accueilli chaudement. "L'attente est très forte donc ce ne sera pas un salon comme les autres. C'est un salon où le président de la République devra d'abord dire ce qu'il entend faire, entendre aussi l'agacement. Personne n'imagine qu'il puisse, comme tous les ans, défiler dans les allées sans avoir eu un propos fort, clair et être à l'écoute du monde agricole. Il y a des revendications", poursuit Arnaud Rousseau.
"Tous les partis politiques sont attendus sur ce qu'est leur vision de l'agriculture, comment ils entendent la construire. Nous, ce qu'on veut, c'est des réponses du gouvernement. Et puis c'est aussi que l'ensemble des personnels politiques qui viennent sur ce salon puissent dire aussi quelle est leur vision de l'agriculture", nuance-t-il.
"Ni défiance ni complaisance"
Une position qu'il juge "responsable" alors que la FNSEA a été accusée à plusieurs reprises de "complaisance" avec le gouvernement par des agriculteurs et d'autres syndicats. "Soyons sérieux. la FNSEA va fêter ses 78 ans cette année. Elle négocie depuis 78 ans avec tous les gouvernements, quelle que soit leur couleur politique. C'est notre histoire. Exercer une responsabilité, faire en sorte qu'on trouve des solutions et des voies de progression, c'est notre ADN. Après, certains considèrent que c'est de la connivence nous concernant. Ça n'est ni défiance ni complaisance. C'est la responsabilité engagée et la volonté de trouver des solutions", se justifie Arnaud Rousseau au micro de Sonia Mabrouk.