La meilleure défense, c'est l'attaque. Les militants sarkozystes appliquent cette maxime à la lettre depuis que le renvoi en correctionnelle de leur champion a été requis par le parquet, lundi, dans l'affaire du financement illégal de la campagne de 2012. Au meeting du candidat à la primaire, mardi soir, à Poissy, ils étaient unanimes et très remontés, fustigeant l'"acharnement" des magistrats et François Hollande.
"Une manœuvre pour le discréditer". "Vous ne pensez pas que c'est venu comme ça, par l'opération du Saint-Esprit ?", glissait une militante. "Ils s'acharnent sur lui depuis qu'Hollande a été élu, il y a quatre ans. Ils ont peur de lui, c'est tout", lâchait une autre. "Pourquoi on s'acharne encore sur lui avant les primaires ? Pourquoi ?" Une sympathisante pense avoir la réponse : "les juges sont de gauche !" De son côté, un homme pointe "une manœuvre pour discréditer" Nicolas Sarkozy.
Des excuses. L'ancien chef de l'État n'a pourtant pas perdu le moins du monde son aura auprès de ses soutiens. Au contraire, ces derniers trouvent même des excuses au dépassement de ses comptes de campagne : "quand vous allez en vacances, des fois, vous allez dans un restaurant de plus. Puis à la fin, vous faites le compte et vous vous dites que zut, vous avez dépassé votre budget et vous vous en êtes mal sorti", lance un homme, qui oublie visiblement que l'État ne rembourse pas les vacances des Français. "Trois-quarts des gens sont à découvert", souligne sa femme.
Militants galvanisés. C'est peu dire que les réquisitions du parquet ne démoralisent pas les troupes. Comme beaucoup d'autres militants, Michel n'est pas inquiet pour la cote de popularité de son champion. "Si l'opinion publique est idiote, effectivement, cela nuira à sa cote", estime-t-il. "Maintenant, si les gens sont suffisamment intelligents, cela ne lui nuira pas. Je sais que moi, j'ai encore plus envie de voter pour lui. Il est victime d'une machination et il faut le défendre."
Ces militants galvanisés par la menace de renvoi en correctionnelle confirment l'intuition d'un proche de Nicolas Sarkozy, qui assurait que ceux qui l'aimaient déjà l'aiment encore plus, et que cela ne changeait rien pour les autres.