Les députés LFI ont symboliquement brandi mardi des cartes d'électeurs dans l'hémicycle, en réaction à la déclaration de politique générale du Premier ministre Michel Barnier, dont ils considèrent l'arrivée à Matignon comme un contournement du résultat des dernières élections.
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Selon LFI, le poste de Premier ministre ne devait pas revenir à Michel Barnier
Des députés Insoumis ont levé leurs cartes depuis leurs sièges alors que le chef du gouvernement entamait son discours, avant que des huissiers de l'Assemblée ne leur demandent de les ranger. Les députés du Nouveau Front populaire fustigent l'arrivée de Michel Barnier à Matignon, estimant que le poste devait revenir à une personnalité de gauche après que leur alliance est arrivée en tête des dernières élections législatives.
Face à un Michel Barnier imperturbable, et dans une ambiance par ailleurs relativement calme, les Insoumis ont multiplié exclamations et apostrophes, criant "rends l'argent" quand le Premier ministre a évoqué les déficits, ou "abrogez ! abrogez ! abrogez !" lorsqu'il a affirmé réfléchir à des "aménagements raisonnables" de la réforme. Un "ah ouais" goguenard a salué l'affirmation du chef du gouvernement selon lequel il était de longue date préoccupé par les questions écologiques, et un "ahhh" de satisfaction quand il a évoqué une "contribution exceptionnelle aux plus fortunés". La gauche a applaudi l'abandon de la réforme en Nouvelle-Calédonie.
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La droite et le centre en accord avec Michel Barnier
A droite et au centre, les députés ont manifesté leur approbation lorsque le Premier ministre a évoqué le développement du nucléaire, la révision du Zéro artificialisation nette des sols... ou lorsqu'il a envoyé une pique en direction de la gauche, faisant part de son souhait de "respect(er) chacune et chacun" des députés "même si ce respect n'est pas toujours réciproque". L'hémicycle entier a applaudi, sauf LFI et quelques députés écologistes, lorsque Michel Barnier a affirmé qu'il n'aurait "aucune tolérance à l'égard du racisme et de l'antisémitisme".
Après les déclarations du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, sur l'Etat de droit, qui n'est pas "sacré", l'affirmation par Michel Barnier du fait que "la politique pénale (...) est indissociable du respect de l'État de droit et des principes", n'a pas manqué de faire réagir : "Il est où Retailleau ?".