Elle persiste et signe. Vendredi soir, Agnès Thill a une nouvelle fois défendu sa position, hostile, envers la PMA, après ses déclarations polémiques jeudi sur "l'absence de genre dans le mot parent [qui favorisait] l'éclosion d'écoles coraniques". Sur Europe 1, la députée LREM a indiqué qu'"on ne pouvait pas avoir des consignes de vote sur des sujets éthiques".
"Pas possible" d'aller tous dans le même sens. "Il n'est pas interdit de penser, ce n'est pas des sujets économiques", a-t-elle défendu sur notre antenne. "Il faudrait qu'on aille tous dans le même sens ? Ça, ce n'est pas possible ! Au contraire, ça grandit le groupe, ça prouve qu'on n'est pas des godillots, que des gens peuvent penser autrement."
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L'exclusion pas évoquée vendredi. Vendredi après-midi, le patron de LREM Stanislas Guerini et le chef de file des députés du groupe majoritaire Gilles Le Gendre ont pris leurs distances avec la députée sur ce sujet : "[Ils] considèrent que ce texte n'engage que son auteure et affirment sans réserve que nombre des opinions qu'il contient sont contraires aux engagements et aux idées portés par La République En Marche." Pour autant, ils ont refusé à ce stade de parler d'une exclusion, demandée par de nombreux députés macronistes. Impossible moralement, selon la parlementaire : "Il n'y a aucune raison d'être exclue quand la liberté de conscience est appelée", a-t-elle insisté sur Europe 1.
"On veut mon 'oui' pour qu'un enfant naisse". La députée de l'Oise a évoqué une "ligne rouge" franchie dans certaines des recommandations du rapport de la mission de l'Assemblée nationale sur la bioéthique, qui préconise l'ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules. "Nous avons auditionné plus de 60 experts, (…) divisés. Le rapport n'allait que dans un sens, qu'on connaissait au début", a-t-elle critiqué vendredi sur Europe 1. "On veut mon 'oui' pour qu'un enfant naisse. (…) Je ne peux pas être responsable de l'éviction d'un père à un enfant. C'est comme si on pensait que ça sert à rien."
Déjà avertie en novembre. En novembre, le parti La République en marche, alors dirigé par le patron par intérim du parti Philippe Grangeon, et Gilles Le Gendre, avaient déjà adressé une lettre à la députée, la mettant en garde une "dernière" fois "contre les excès" de ses "prises de position publiques", après des propos concernant un supposé "lobby LGBT à l'Assemblée nationale", regrettés par la suite.