Jean-François Copé, candidat LR à la primaire de la droite, accuse Nicolas Sarkozy, mis en cause dans plusieurs affaires dont Bygmalion, d'être candidat pour échapper à la justice, dans Le Monde daté de vendredi.
Copé n'épargne personne. "J'ai compris qu'il y avait un alignement d'intérêts entre des écuries différentes. J'apparaissais pour chacun d'eux comme le coupable idéal, l'alibi parfait", déplore le député-maire de Meaux, cité dans un long article que lui consacre le quotidien. Nombre de candidats à la primaire, accusés de l'avoir poussé hors de la présidence de l'UMP en 2014, en prennent pour leur grade, comme Nathalie Kosciusko-Morizet - "elle a besoin d'exorciser sa défaite à Paris" -, Alain Juppé - "il prend deux fois la parole pour que je quitte mes fonctions, il ne voit pas que si je pars, c'est Sarkozy qui arrive".
Le député de Seine-et-Marne affirme avoir dévoilé ce qu'il savait sur cette affaire à Nicolas Sarkozy en mai 2014, quelques jours après que le responsable opérationnel de Bygmalion, Franck Attal, lui eut révélé la fraude : "J'explique ce que je sais et, et là j'ai un mur de silence. J'ai compris rétrospectivement pourquoi", a-t-il déclaré.
"Une fuite éperdue en avant". Jean-François Copé accuse par ailleurs Nicolas Sarkozy de vouloir échapper à la justice en se présentant à l'élection présidentielle. "Sa mise en examen n'est pas que technique, elle porte sur une vingtaine de millions d'euros, qui en réalité sont un détournement ! C'est une fuite éperdue en avant. (...) Il voudrait que vous l'élisiez pour ne pas aller au tribunal !", a-t-il assuré au quotidien.
"Bête", "d'une naïveté invraisemblable", Fillon en prend pour son grade. L'attaque la plus virulente est cependant réservée à l'ancien Premier ministre, François Fillon : "Fillon passe après, (lors du bureau politique) la main sur le cœur : 'Mon éthique, mon sens de la responsabilité, tu dois partir...' Dix jours après, il va bouffer avec (Jean-Pierre) Jouyet pour 'finir' Sarkozy. Assez bête pour penser que Jouyet a la moindre prise sur le parquet. Il est d'une naïveté invraisemblable !", assène Jean-François Copé. Il fait écho à une publication du Monde fin 2014, selon laquelle François Fillon aurait demandé au secrétaire général de la présidence que l'Élysée influe sur la justice contre Nicolas Sarkozy pour empêcher son retour en politique. Les déclarations de Jean-François Copé interviennent alors qu'une interview clé de Franck Attal sur l'affaire Bygmalion, réalisée par le magazine "Envoyé Spécial" de France 2, doit être diffusée jeudi soir.