C'est l'une des propositions de Bruno Le Maire, l'un des sept candidats, qui a mis le feu aux poudres, jeudi soir, lors du premier débat de la primaire à droite, qui se tiendra les 20 et 27 novembre. Le député de l'Eure, chantre de la transparence, souhaite en effet que tout candidat à une élection locale ou nationale ait un casier judiciaire vierge pour être autorisé à se présenter. "C'est une exigence de transparence, d'exemplarité. Ça ne vise personne, mais ça concerne tout le monde", a-t-il argumenté.
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"Je tiens mon casier judiciaire à disposition" répond Alain Juppé. Visiblement, Alain Juppé s'est tout de même senti visé. Le maire de Bordeaux, qui a été condamné par la justice à 14 mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité pour prise illégale d'intérêt en 2004, a vertement répliqué à l'ancien ministre de l'Agriculture. "Je tiens mon casier judiciaire à la disposition de Bruno", a-t-il glissé, avec ironie, se retournant vers son concurrent situé à sa droite sur le plateau. Alain Juppé s'en est ensuite remis à l'électorat. "Si les Français estiment que ma faute me disqualifie, ils ne m'éliront pas", a-t-il asséné, rappelant que cette condamnation était ancienne.
"Cinq non-lieux" affirme Nicolas Sarkozy. Interrogé sur les propos de François Fillon, qui avait déclaré lors d'un meeting qu'on n'imaginait pas le général de Gaulle se présenter tout en étant mis en examen, Nicolas Sarkozy a, lui aussi, organisé sa riposte. L'ancien président, mis en examen dans l'affaire Bygmalion, a souligné que "ce ne sont pas des déclarations qui honorent ceux qui les prononcent". Avant de se défendre pied à pied. "Mon casier judiciaire, après 37 ans de vie politique, est vierge, je n'ai jamais été condamné. Et depuis cinq ans, je suis probablement le Français le plus écouté, le plus perquisitionné. Et pour quel résultat ? Cinq non-lieux." Nicolas Sarkozy est toujours dans l'attente d'une ordonnance de l'instruction, qui doit décider s'il est ou non renvoyé en correctionnelle dans l'affaire Bygmalion.
Jean-François Copé en profite. Une situation qui a permis à Jean-François Copé de placer que lui, à l'inverse, n'était pas mis en examen dans cette affaire. "Si je l'avais été, je n'aurais pas été candidat", a-t-il déclaré tout en refusant d'aborder le cas de Nicolas Sarkozy. "Pour ce qui me concerne [personnellement], cela me paraissait incompatible."