Dans une interview accordée à l'AFP, le Premier ministre Gabriel Attal a promis, ce mercredi soir, de mettre en place des "cellules d'appui pédagogique" pour les professeurs en cas d'enseignements "sensibles". "Accepter qu'un enseignant ait peur d'enseigner, c'est une défaite pour la République", a-t-il ajouté. Ces cellules seront "joignables directement par les professeurs qui appréhendent une séquence d'enseignement, qui font face à des résistances, voire des contestations".
Il s'agira "d'un contact au niveau du rectorat qui puisse leur proposer trois grandes solutions : un accompagnement pédagogique avec des professeurs référents qui peuvent leur donner des conseils pour aborder certaines séquences du programme ; une présence physique d'un personnel non enseignant au sein de la classe ; ou la présence physique d'un personnel formé, faisant partie par exemple des équipes académiques 'valeurs de la République'".
Les groupes de niveau seront bien "la règle" et la classe, "l'exception"
L'ancien ministre de l'Éducation nationale estime par ailleurs que la laïcité est "aujourd'hui plus que jamais menacée" à l'école. "Elle a ses ennemis, ils sont politiques, religieux. Mais elle a aussi ses défenseurs : nos professeurs, nos fonctionnaires, nos forces de l'ordre", a-t-il ajouté à deux jours de l'anniversaire des 20 ans de la loi de 2004 contre le port de tenues ou de signes religieux ostentatoires à l'école.
Enfin, le chef du gouvernement a évoqué la question des groupes de niveau qui deviendront "la règle" sur "les trois quarts de l'année au moins" tandis que la classe sera "l'exception", pour l'enseignement des mathématiques et du français en sixième et cinquième l'an prochain, dans le cadre de la réforme du "choc des savoirs".
La ministre de l'Éducation Nicole Belloubet avait évoqué la semaine dernière une "certaine souplesse" dans la mise en place l'an prochain en 6e et 5e de ces groupes, qu'elle a préféré qualifier de "groupes de besoin". Elle a évoqué la possibilité de "rassembler les élèves en classe entière" à certains moments. Les syndicats enseignants s'étaient notamment félicités que la ministre n'utilise pas l'expression de "groupes de niveau", y voyant un infléchissement dans la mise en place de cette réforme. Mais Gabriel Attal, qui a été ministre de l'Éducation pendant six mois avant d'être nommé à Matignon début janvier, avait réaffirmé le lendemain que ces groupes seraient bien des "groupes de niveau".