Nicolas Sarkozy a fait comprendre dimanche soir qu’il quittait la vie politique après sa défaite surprise, dès le premier tour, de la primaire de la droite et du centre. "Il est temps pour moi d’aborder une vie avec plus de passions privées et moins de passions publiques", a-t-il notamment déclaré devant ses militants en larmes. Mais de quelles "passions privées", a-t-il voulu parler, et surtout, quelle sera la "vie d’après" de Nicolas Sarkozy, retraité par la force des choses à 61 ans ?
Un voyage en famille. C’est d’abord vers sa famille que va se tourner l’ex-chef de l’Etat. Lundi, Nicolas Sarkozy et Carla Bruni ont amené Giulia à l’école. "Ce n’était pas arrivé depuis des semaines", raconte un proche du couple. "La famille ce sera son refuge, enchaîne un connaisseur, un voyage en famille à Noël est envisagé".
Reprendre ses conférences ? Quant à Carla, elle est, en réalité, soulagée par la défaite de son mari. La chanteuse souffrait de la dureté de la campagne qu’elle jugeait injuste envers "son Nicolas". Sur le plan professionnel, Brice Hortefeux, l’ami de toujours, envisage tous les scénarios : "Avant de revenir, il avait des projets : les conférences, un fonds d’investissement, faire prospérer son cabinet d’avocat… Il pourra, s’il le souhaite, se replonger dans tout ça en toute liberté".
Une vie sans journalistes. D’autres proches souhaitent un avenir international à Nicolas Sarkozy, éventuellement au FMI. Et quand on interroge son ex-équipe de campagne sur cette vie d’après, la réponse est cinglante : "Elle va se faire sans vous les journalistes, elle sera privée… La vie politique est pleine de personnalités très fades, il faudra vous en contenter".
Ceux qui ne veulent pas croire aux adieux. "On n'imagine pas qu'il puisse être un second rôle dans la vie publique donc, par définition, c'est un retrait", a estimé au micro d’Europe 1 le sénateurs des Hauts-de-Seine Roger Karoutchi. Officiellement, Nicolas Sarkozy peut demander à réintégrer le Conseil constitutionnel en tant qu’ancien président de la République. Il avait quitté son siège en 2013, alors que l’institution avait invalidé ses comptes de campagne. Comme pour tous les anciens chefs d’Etat, la République met également à sa disposition des bureaux et rembourse une partie de ses frais personnels, soit 3,3 millions d’euros par an dans son propre cas, selon une estimation du débuté PS René Dosière publiée en 2016.
Une idée derrière la tête. Dans les rangs socialistes, on ne croit pas non plus aux adieux de Nicolas Sarkozy, qui a su convaincre quelque 850.000 électeurs dimanche. "Il a fait beaucoup de références à la France dans la première partie, maîtrisée, de son discours. Et en général, c'est que l'on a derrière la tête l'idée que l'on pourrait toujours la servir", a pour sa part estimé Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS, sur France Info.
Le calendrier judiciaire. Une certitude néanmoins, dans les prochains mois, les dossiers judiciaires devraient remplir l’agenda de l’ancien président. Avec, en tête de liste, l’affaire Bygmalion, sur le financement illégal de la campagne de 2012. Début septembre, le parquet a requis le renvoi en correctionnel des quatorze mis en examen, dont Nicolas Sarkozy. L’obtention d’une immunité n’est désormais plus une perspective mais, sur ce plan là, un vieil ami prévient : "il se battra sans retenir ses coups".