"Une atteinte à la souveraineté" : à une semaine des élections européennes, les responsables LREM de la liste de la majorité ont fustigé samedi la présence à Paris de Steve Bannon, ex-stratège de Donald Trump et soutien de Marine Le Pen.
Un fait "extrêmement grave"
"Tranquillement Steve Bannon pose ses valises à Paris dans sa suite du Bristol à 2.500 euros la nuit pour faire gagner Le Pen ! C'est une atteinte à la souveraineté de l'élection dans la ligne droite de la stratégie des nationalistes ... à vomir", s'est ému sur Twitter le directeur de campagne Stéphane Séjourné.
Tranquillement Steve Bannon pose ses valises à paris dans sa suite du Bristol à 2500 euros la nuit pour faire gagner Le Pen ! C’est une atteinte à la souveraineté de l’élection dans la ligne droite de la stratégie des nationalistes ... à vomir https://t.co/LlP7pTjijQ
— Stephane Sejourne (@steph_sejourne) 18 mai 2019
Le porte-parole de la campagne LREM/MoDEM Pieyre-Alexandre Anglade a également qualifié d'"extrêmement grave" sur Cnews la présence de Steve Bannon en France pour soutenir le Rassemblement national de Marine Le Pen.
L'élection "la plus importante" selon Bannon
Dans une interview accordée au journal Le Parisien dans ce grand hôtel de la capitale, Steve Bannon dit avoir choisi de venir à Paris parce que "de toutes les élections qui auront lieu le week-end prochain en Europe (...) c'est de loin, ici, en France, la plus importante" et ce "à cause du "positionnement mondialiste" d'Emmanuel Macron. "C'est un référendum sur lui et sa vision pour l'Europe", ajoute Steve Bannon qui prédit un "tremblement de terre" dimanche 26 mai.
La semaine dernière, plusieurs députés et sénateurs de différents bords, y compris LREM, avaient réclamé une commission d'enquête sur les liens entre le RN et Steve Bannon après la diffusion d'un reportage d'Envoyé spécial dans lequel on voit les dirigeants RN Louis Aliot et Jérôme Rivière proposer à Steve Bannon d'assister à des réunions entre Marine Le Pen et des hauts fonctionnaires français.
Steve Bannon y évoque aussi les besoins financiers du RN. "Ils veulent rembourser cet emprunt aux Russes (pour la présidentielle, NDLR) et obtenir d'autres financements", dit l'ancien conseiller. Interrogé par Le Parisien, Steve Bannon assure n'avoir "jamais donné de capital" au RN. "Je suis un conseiller informel, je ne me fais pas payer. Même avec Trump, j'étais bénévole. Ce que je fais en revanche, c'est faire des observations à certains partis et donner des conseils sur la levée de fonds", ajoute-t-il.