Les fraudes fiscales et sociales sont en centre de l'attention depuis la prise de parole d'Emmanuel Macron le lundi 19 avril. Le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, a d'ailleurs indiqué qu'il présenterait un plan complet de lutte dans les prochaines semaines. Invitée du Grand Rendez-vous d'Europe 1/CNEWS/ Les Echos, Agnès Verdier-Molinié n'a pas mâché ses mots sur le sujet. "Notre modèle social désincite au travail", a-t-elle affirmé en évoquant notamment les bénéficiaires du RSA et la "lenteur" des administrations.
Un système social qui "rend plus pauvre"
"On est les champions de la dépense sociale. On est à plus de 30 % de dépenses sociales par rapport à la richesse nationale. Donc il y a un problème", a d'abord expliqué la directrice de la Fondation IFRAP. Cette dernière ne comprend pas comment la France peut être encore touchée par des problèmes d'emploi ou encore de pauvreté avec un montant si élevé consacré aux aides sociales. Le modèle social du pays serait donc la cause principale de l'endettement économique : "Il désincite au travail, il désincite au retour à l'emploi, et finalement il nous rend plus pauvre".
"Où va l'argent ?"
Révoltée, l'auteure de Où va notre argent ? a proposé de rendre obligatoire l'inscription à Pôle emploi pour toutes les personnes qui touchent le RSA. "Il y a une augmentation de 21 % des effectifs ces dernières années et pour autant, il y a de moins en moins de personnes qui retrouvent un emploi grâce à Pôle emploi. Donc il faut se poser la question, où va l'argent ?"
Autre problème : les chiffres. D'après le rapport France Travail, 5 millions de personnes ne travaillent pas du tout et ont besoin d'un emploi : "Ce n'est pas du tout les 2 et quelques millions de personnes dont on nous parle quand on dit qu'il y a 7 % de chômeurs en France", a-t-elle déploré. Selon Agnès Verdier-Molinié, toutes ces questions ont longtemps été laissées "sous le tapis", il est donc nécessaire que "tout sorte" dès maintenant.