Du PCF à EELV, la gauche a critiqué jeudi l'obsolescence et l'"hypocrisie" du sommet du G7 qui aura lieu ce week-end à Biarritz et dont le thème sera la réduction des inégalités.
"Il y a quand même une grande hypocrisie autour de ce G7 : lui demander de lutter contre les inégalités, c'est un peu demander à Monsanto de lutter contre les pesticides", a souligné Manuel Bompard, député européen de La France insoumise, sur Europe 1.
Les pays du G7 (France, États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Japon, Italie, Canada) "sont facteurs d'inégalités, ce ne sont pas eux qui vont résoudre le problème", a-t-il ajouté, regrettant "que le gouvernement ait fait monter le niveau de tension par exemple en n'invitant pas les acteurs associatifs à participer au G7".
"Aucune des décisions n'a été appliquée"
Pour Yannick Jadot, chef de file d'EELV, c'est toujours "utile de se parler, mais aucune des décisions (évoquées lors des G7 ou G20 précédents, NDLR) n'a été appliquée", a-t-il noté sur BFMTV et RMC, en évoquant la taxe sur les transactions financières ou "l'arrêt du subventionnement des énergies fossiles". Quant à Emmanuel Macron, "j'aimerais qu'il participe à la régulation de la mondialisation, mais malheureusement il soutient les accords de libre-échange même si ça abîme le climat", a dénoncé Yannick Jadot.
Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a critiqué sur France 2 "un cadre complètement obsolète, né sous Valéry Giscard d'Estaing", et qui "aujourd'hui, met sur un strapontin un continent entier, l'Afrique, invitée mais qui n'a pas voix au chapitre".
Plusieurs chefs d'État hors G7 invités
Plusieurs chefs d'État hors G7 sont invités à Biarritz, dont le Premier ministre indien Narendra Modi, l'Égyptien Abdel Fattah al-Sissi et plusieurs dirigeants africains comme Paul Kagame (Rwanda), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso) ou encore Macky Sall (Sénégal).
"Comment voulez-vous réduire les inégalités mondiales quand, au niveau national, vous les creusez ?", a aussi interrogé Olivier Faure en évoquant la politique menée par Emmanuel Macron en France.
"Ce n'est ni chez les défenseurs du capitalisme financier et productiviste, ni chez les promoteurs des accords de libre-échange, ni chez les responsables de la fermeture des frontières contre les migrants, que les grands défis internationaux trouveront une solution dans l'intérêt des peuples", a abondé dans un communiqué le PCF, qui participe au contre-sommet d'Hendaye et d'Irun.