Les parlementaires s'attellent, depuis quelques jours, à examiner le projet de loi sur la moralisation de la vie publique. Mardi, comme la veille, la séance a été marquée par une succession d'incidents, de chahuts, de couacs entre les députés de La République en marche. Invité de la matinale d'Europe 1 mercredi, Guillaume Larrivé, député de l'Yonne, raconte avoir "assisté, effaré, à ce bazar".
"Un spectacle assez triste". Selon lui, ce "bazar" était "assez prévisible". "L'Assemblée nationale est désormais majoritairement constituée de clones, aussi inexpérimentés que brouillons. C'est un spectacle assez triste que donne cette majorité, à la fois aux ordres de l'Elysée et très incertaine dans son fonctionnement", a-t-il jugé. Depuis les dernières législatives, 310 députés REM ont rejoint les bancs de l'hémicycle. Pour l'élu Les Républicains, "il faut prendre les institutions au sérieux. L'affaiblissement de l'Assemblée nationale est un mauvais signe pour la démocratie. Ça participe de la volonté d'Emmanuel Macron d'abaisser, de réduire les contre-pouvoirs".
"L'imposture macronienne". Cet amateurisme des députés REM, dénoncé par une partie de la classe politique, est le signe, pour Guillaume Larrivé, du rapide retrait de la confiance que plaçaient les Français dans le chef de l'Etat. "J'ai la conviction, plus que jamais, qu'Emmanuel Macron est aujourd'hui minoritaire en France. 56% des électeurs inscrits n'avaient pas voté pour lui au second tour. Moins de 100 jours après cette élection par défaut, la posture jupitérienne ne cache plus l'imposture macronienne", tacle-t-il.