La régularisation des sans-papiers travaillant dans les métiers en tension, vigoureusement contestée par la droite, figurera bien dans le projet de loi du gouvernement sur l'immigration, a assuré mercredi à l'AFP le député Sacha Houlié (Renaissance), à la sortie d'une réunion à Matignon. "Il y aura la mesure dans notre texte. J'ai aujourd'hui des engagements matignonnesques et élyséens qui me disent que la mesure sera dans le texte", a déclaré le président de la Commission des lois à l'Assemblée, après avoir rencontré la Première ministre Élisabeth Borne avec une petite dizaine de députés.
Selon des rumeurs persistantes, l'exécutif envisagerait de supprimer la mesure du texte, ou de la renvoyer à une simple circulaire, afin d'obtenir le soutien de la droite. La Première ministre s'était dite prête le 14 juin dans un entretien au Figaro à discuter des "modalités" d'un titre de séjour pour les travailleurs sans papiers dans les métiers en tension.
Un texte "équilibré et plus efficace possible", prône Matignon
Interrogé par l'AFP, Matignon a affirmé défendre un texte sur l'immigration "équilibré et le plus efficace possible". De son côté, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a expliqué mardi à franceinfo vouloir un texte marchant sur "deux pieds", "très dur avec les méchants" et "gentil avec les gentils". "Les parlementaires LR, parfois, sont les premiers d'ailleurs à m'écrire pour demander la régularisation de telle ou telle personne individuellement. Je leur demande donc un peu de cohérence", a-t-il pointé, se disant confiant dans le fait de parvenir à un "compromis politique" qui sera "le moyen terme entre ce que nous proposons et ce que propose le Sénat", dominé par la droite.
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L'examen du projet de loi du gouvernement avait été interrompu à la chambre haute en mars dernier, avant son arrivée dans l'hémicycle. La commission des Lois du Sénat l'avait adopté, en le durcissant considérablement, mais sans vraiment débattre de la mesure sur les métiers en tension, discussion qu'elle préférait réserver à la séance publique.