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Alexandre Chauveau , modifié à
La tête de liste de Reconquête a été reçue au palais Chigi par la présidente du Conseil italien. Auréolée du soutien de la dirigeante transalpine, Marion Marechal veut mettre en lumière le rapport de force à venir au Parlement européen et insister sur l’importance du groupe ECR (Conservateurs et réformistes européens) dans la prochaine mandature.

L’échange était prévu de longue date. Il a finalement eu lieu ce lundi après-midi à Rome, à six jours d’un scrutin décisif pour Reconquête. Selon les informations d'Europe 1, Marion Maréchal et Giorgia Meloni ont évoqué pendant une demi-heure l’équilibre du prochain Parlement européen au lendemain du 9 juin.

"Nous sommes le seul groupe capable de faire basculer le Parlement à droite"

Car en cas de score supérieur à 5% ce dimanche, les députés Reconquête siègeraient aux côtés de Fratelli d’Italia, le parti de Giorgia Meloni, dans le groupe ECR, susceptible de jouer un rôle clé lors des cinq prochaines années. En comptant les Hongrois du Fidesz, le parti de Viktor Orban, les sondages prédisent en effet près de 100 sièges aux conservateurs, ce qui en ferait le troisième groupe le plus important à Strasbourg, devant Renew, le groupe des eurodéputés macronistes.

 

"Nous sommes le seul groupe capable de faire basculer le Parlement à droite", avance un proche de Marion Marechal. "Aujourd’hui, deux visions s’opposent : celle d’Ursula von der Leyen, soutenue par LR, les macronistes et les socialistes, qui votent ensemble 80% des textes, et la vision d’une majorité alternative de droite, largement rassemblée autour de Meloni."

Une réponse à l’appel au "vote utile" de Jordan Bardella

D’où l’importance pour Marion Maréchal de plaider l’utilité du vote Reconquête. Alors que Jordan Bardella appelle les électeurs de droite à "ne pas dispersez [leurs] voix", le 9 juin, l’équipe de la candidate insiste au contraire sur l’isolement du groupe ID (Identité et Démocratie) où siègent jusqu’à présent les eurodéputés du Rassemblement National.

ID a récemment exclu l’AFD, le parti nationaliste allemand, pour ses positions jugées extrémistes et doit faire face aux polémiques autour de la Lega en Italie, le parti de Matteo Salvini, allié du RN à Strasbourg. Dans un clip de campagne, sa tête de liste, Roberto Vannacci a en effet reproduit le symbole de la Décima Mas, une unité militaire restée fidèle à Mussolini.

 

Ces deux événements pourraient ainsi réduire l’influence d’ID au Parlement européen, là où ECR apparaît plus enclin que jamais à peser dans les négociations avec le Parti Populaire Européen (PPE), qui devrait à nouveau constituer le principal groupe au soir du 9 juin. Dans la dernière ligne droite, Marion Maréchal reprend à son compte l’argument du "vote utile" cher à Jordan Bardella.